Étrangement, Saul «Canelo» Alvarez aura plus de pression contre le méconnu Rocky Fielding, samedi, qu'à ses deux combats face à Gennady Golovkin.

Une défaite contre le champion des super-moyens de la WBA pourrait non seulement ternir sa victoire contre Golovkin cette année, mais aussi nuire considérablement à l'avenir de la vedette mexicaine.

Alvarez passe de la catégorie des 160 à celle des 168 livres à la recherche d'un titre dans une troisième division, ce qui le placerait en bonne compagnie parmi ses compatriotes. Seuls huit autres boxeurs ont remporté trois couronnes dans des divisions différentes. C'est sa mission au Madison Square Garden contre Fielding, fortement négligé malgré sa ceinture.

«Pour moi, il est très important de faire partie de ce petit groupe de Mexicains qui sont devenus champions du monde dans trois divisions, a expliqué Alvarez. C'est ce qui me motive. C'est très important d'entrer dans cette liste de très grands boxeurs mexicains... D'entrer dans l'histoire. C'est ce que je veux, écrire l'histoire. La porte est presque ouverte. Je suis très motivé pour gagner ce combat.»

Quant au fait de monter de catégorie de poids, mais d'affronter un adversaire moins prestigieux - personne ne compare l'Anglais Fielding (27-1, 15 K.-O.) à Golovkin - Alvarez insiste qu'il ne faut pas s'inquiéter. Il ne pense pas déjà à son calendrier pour 2019.

«Je n'aime jamais être trop confiant, que je sois le favori ou non», a soutenu Alvarez, dont la fiche est de 50-1-2, sa seule défaite survenant contre Floyd Mayweather il y a cinq ans, alors qu'il n'était pas encore prêt pour un tel boxeur.

«Pour moi, il n'est pas important de savoir qui est le favori. En boxe, un coup de poing peut tout changer. Tout peut arriver dans le ring. J'ai confiance en mon entraînement et de ce que je peux faire dans un ring.»

Ce qu'il peut faire, c'est de frapper avec puissance, se défendre avec énergie, attaquer rapidement ou furtivement. Il est peu probable que Fielding, qui défend son titre pour la première fois, ait déjà affronté un adversaire aussi redoutable que Alvarez.

Fielding a surpris l'Allemand Tyron Zeuge, le 14 juillet, avec un K.-O. au cinquième round. C'est son heure de gloire à 31 ans - une histoire à la Rocky.

Si le seul événement sportif qu'il ait vu au Madison Square Garden était un match des Knicks il y a trois ans - Alvarez fait également ses débuts au MSG -, Fielding ne semble pas avoir le trac.

«Vous savez, je suis allé en Allemagne et personne ne me donnait la moindre chance là-bas, dit-il avec le sourire. C'est la même chose ici. Personne ne me donne une chance, mais je me suis bien préparé, je crois en moi. Je suis venu ici en tant que champion.»

Alvarez, âgé de 28 ans, est un champion beaucoup plus acclamé. Certains le considèrent actuellement comme le meilleur boxeur toutes catégories confondues, et il compte des victoires impressionnantes à son palmarès. En plus d'un gain et d'un verdict nul contre Golovkin, Alvarez a vaincu Miguel Cotto, Amir Khan, Erislandy Lara, Shane Mosley et Austin Trout. Plusieurs observateurs se demandent si Fielding pourrait venir à bout de l'un d'entre eux, encore moins de Canelo.

Mais Alvarez change de catégorie de poids (des moyens aux super-moyens), ce qui peut être risqué.

«C'est le risque, de monter de catégorie, de se battre contre quelqu'un qui est habitué à le faire avec des adversaires plus gros, qui a l'habitude de prendre des coups plus puissants, a reconnu Alvarez. Je connais le défi, mais j'aime le défi et j'en suis heureux.»