Le boxeur québécois Adonis Stevenson a évolué vers un état de santé plus stable, malgré qu'il soit toujours plongé dans un coma artificiel à la suite du retentissant K. -O. dont il a été victime samedi, face à Oleksandr Gvozdyk, au Centre Vidéotron de Québec.

L'information avait d'abord été rapportée par le Journal de Montréal, puis RDS, révélant que les médecins avaient indiqué au promoteur Yvon Michel que les 48 prochaines heures allaient être déterminantes.

En début de soirée dimanche, le promoteur de Groupe Yvon Michel (GYM) a toutefois précisé dans un gazouilli que : «l'état d'Adonis est passé de critique à une évolution vers la stabilité d'hier à aujourd'hui ce qui est, dans les circonstances, une bonne nouvelle.»

«D'autres informations seront publiées quand il y aura du nouveau. Il n'y aura pas d'autres commentaires d'ici là», a ajouté Michel.

Stevenson a été conduit à l'hôpital de l'Enfant-Jésus de Québec, spécialisé en neurochirurgie et en traumatismes crâniens. À son arrivée, il présentait de sérieux symptômes de commotion cérébrale.

Tard dans la nuit, GYM a indiqué sur ses réseaux sociaux que le boxeur avait été transféré à l'unité des soins intensifs et que ses dirigeants se trouvaient à ses côtés.

«La famille d'Adonis Stevenson et les dirigeants de Groupe Yvon Michel sont présentement auprès d'Adonis Stevenson. Ils souhaitent informer les amis et les supporters qu'Adonis est présentement dans une condition critique aux soins intensifs, à l'hôpital, suite à son combat contre Oleksander Gvozdyk. Ils apprécient l'inquiétude et le support de tous pour Adonis. Il n'y aura aucun autre commentaire pour l'instant et ils demandent respectueusement votre compréhension dans leur désir de rester en privé», indique-t-on sur Facebook et Twitter. «GYM n'émettra aucun autre commentaire pour l'instant. »

Placé en observation pour au moins 6 heures, il appert que la condition de Stevenson s'est détériorée au point d'avoir recours à un coma artificiel, qui peut être provoqué dans un but anesthésique, dans les cas d'hématome ou d'hémorragie cérébrale, afin de réduire la pression sur le cerveau et diminuer les sensations douloureuses pendant la phase de traitements. Il n'a toutefois pas été expliqué pourquoi cette procédure avait été privilégiée dans le cas de Stevenson.

Le Montréalais a été conduit à l'hôpital quelques minutes après avoir été vaincu par Gvozdyk, qui lui a passé un violent K. -O. à 2:49 d'un 11e round à sens unique, mettant ainsi la main sur le titre des mi-lourds du World Boxing Council que Stevenson tentait de défendre pour une 10e fois.

Gvozdyk (16-0, 13 K. -O.) avait d'abord atteint Stevenson (29-2-1, 24 K. -O.) de plusieurs coups en puissance en début de round, le laissant chancelant dans un des coins, mais le champion avait été en mesure de poursuivre les hostilités.

Une deuxième salve de l'Ukrainien avait laissé Stevenson vacillant. À compter de ce moment, le boxeur de 41 ans n'a tenté que d'écouler les secondes qui restaient. En vain.

Lors de la troisième poussée de Gvozdyk, au cours de laquelle il a pu asséner une dizaine de coups de puissance sans que Stevenson ne puisse en stopper un seul, l'arbitre Michael Griffin a stoppé le combat. Stevenson est demeuré de longs moments au sol avant qu'il puisse s'asseoir sur un tabouret apporté sur le ring.

Stevenson a dû recevoir de l'aide pour regagner le vestiaire, mais Michel, président de GYM, a déclaré après le combat qu'il avait parlé à Adonis et que ce dernier semblait avoir retrouvé ses esprits, du moins suffisamment pour que le promoteur vaque au reste de ses occupations : Mikaël Zewski se battait alors pour un titre mineur avant que Marie-Ève Dicaire ne se batte en championnat du monde, qu'elle a remporté.

L'état de santé du boxeur s'est par contre rapidement détérioré. Stevenson a été victime d'un malaise en sortant de la douche et le Dr Francis Fontaine, qui n'était pas le médecin attitré à l'événement, mais qui se trouvait sur place, a décidé d'immédiatement le faire voir à l'hôpital. Entre-temps, on a contacté Michel pour le mettre à jour sur l'état de santé de son boxeur.

Avant de monter dans l'ambulance, Stevenson avait le regard vide et semblait perdu. Au moment où le Dr Fontaine a pris la décision de l'envoyer subir de plus amples examens, Stevenson n'était plus capable de se tenir debout seul.

«J'ai discuté avec les gens de l'hôpital. Il était confus à son arrivée. On redoute une commotion cérébrale. C'est très inquiétant», avait indiqué Michel en point de presse samedi.

La suite des événements prouve que ses inquiétudes étaient fondées.

Plusieurs mots d'encouragements

Plusieurs boxeurs de l'écurie GYM comme des adversaires de Stevenson ont offert leur soutien par le truchement des réseaux sociaux.

«La boxe n'est pas un jeu, mais un sport difficile et dangereux, a notamment écrit Jean Pascal sur Twitter. Mes prières vont à l'endroit de notre champion Adonis et sa famille. J'espère qu'il se remettra le plus rapidement possible. Le Québec et moi sommes avec toi de tout coeur, champion!»

«Mes pensées sont avec Stevenson et sa famille, sérieux tout le monde attention à ce que vous écrivez. Que vous l'aimiez ou pas, ce n'est plus une question de boxe, c'est grave. Lets go champ», a pour sa part offert Zewski, qui faisait référence à plusieurs commentaires désobligeants que des internautes ont laissés sur les réseaux sociaux au cours des dernières heures.

Finalement, même Gvozdyk, qui a été informé par un représentant du Journal de Montréal de l'état de santé de son adversaire, a voulu souhaiter un prompt rétablissement à Stevenson.

«Je suis un peu sous le choc par la nouvelle que vous venez de m'apprendre, a indiqué Gvozdyk au journaliste Mathieu Boulay. J'espère qu'Adonis va bien guérir de ses blessures. Je lui souhaite le meilleur pour la suite des choses.»