Oleksandr Gvozdyk a ravi la ceinture des mi-lourds du World Boxing Council (WBC) en terrassant Adonis Stevenson au 11e round.

Le nouveau champion a sonné Stevenson (29-2-1, 24 K. -O.) dès le début de ce 11e assaut, en plaçant une combinaison qui a laissé ce dernier chancelant dans le coin.

En fin de round, Gvozdyk (16-0, 13 K. -O.) a porté une nouvelle salve qui a fait vaciller Stevenson. À compter de ce moment, le boxeur de 41 ans n'a tenté que d'écouler les secondes qui restaient. En vain.

L'Ukrainien, aspirant obligatoire du Montréalais, a asséné près d'une dizaine de coups sans réplique avant que Michael Griffith ne s'impose à 2 : 49 de ce 11e round.

Stevenson est demeuré de longues minutes au sol, avant de s'asseoir dans son coin pendant que le clan Gvozdyk, son entraîneur Teddy Atlas en tête, célébrait.

Au terme du combat, Stevenson n'a pas rencontré les médias parce qu'il a été transporté en ambulance.

« J'ai discuté avec les gens de l'hôpital. Il était confus à son arrivée. On redoute une commotion cérébrale. C'est très inquiétant », a déclaré Yvon Michel, qui a ajouté que Stevenson s'apprêtait à subir des examens plus approfondis.

Pourtant, Stevenson avait livré un excellent combat jusque-là. Il avait même ébranlé Gvozdyk au 10e ; un solide crochet de gauche qui a envoyé valser l'aspirant dans les câbles. Ce sont finalement ceux-ci qui ont empêché l'Ukrainien de se retrouver au tapis.

Le combat avait commencé de façon serrée, mais Stevenson contrôlait le centre du ring et plaçait les meilleurs coups en début de soirée. Gvozdyk a toutefois ouvert la machine au troisième, faisant sentir à son adversaire que la soirée ne serait pas de tout repos.

Stevenson a rebondi au quatrième, atteignant Gvozdyk de façon constante. Après un cinquième très serré, Stevenson a livré un excellent sixième, plaçant des crochets au corps des deux mains, avant d'atteindre Gvozdyk d'une solide gauche au visage.

Les deux boxeurs ont ensuite été très actifs, rendant la tâche des juges très difficiles. Après le meilleur moment de Stevenson au 10e, l'Ukrainien a gardé le meilleur pour le round suivant, alors que Stevenson semblait avoir perdu tous ses repères.

La victoire est d'autant plus décevante pour le champion déchu, qui était en avance sur deux des trois cartes des juges : Jack Woodburn avait un pointage de 98-92 et Guido Cavalleri 96-94, tandis que Mike Ross avait un combat nul 95-95.

« Il était en avance, a noté Michel. S'il perdait les deux derniers rounds sans aller au tapis, il conservait sa ceinture. Il a livré un combat superbe. C'était un match d'escrime ce combat-là. Gvozdyk tentait de minimiser les erreurs. C'était égal de ce côté-là.

"Au 11e, Adonis est tombé fatigué. Cette performance, je ne sais pas ce qui va arriver avec lui, mais ça me confirme qu'il est toujours au niveau de l'élite chez les mi-lourds. Gvozdyk est aussi bon ou meilleur que Dmitry Bivol. On va voir son état de santé, mais je suis extrêmement fier de ce combat-là et de la carrière d'Adonis. Il a aidé cette compagnie à passer au travers des temps difficiles. »

Dicaire détrône Namus

Groupe Yvon Michel a connu plus de succès avec l'autre combat de championnat du monde de la soirée, celui entre Marie-Ève Dicaire et la championne des super-mi-moyens de l'International Boxing Federation (IBF), l'Uruguayenne Chris Namus, remporté par décision unanime par la Québécoise.

À l'issue de 10 rounds endiablés, au cours desquelles les deux boxeuses se sont lancées sans cesse à l'attaque, Dicaire a obtenu la faveur des trois juges par des pointages de 97-93, 96-94 et 97-93.

« On l'a fait ! Il y a quatre ans, on m'a dit que je ne boxerai plus jamais, mais j'ai une équipe qui a cru en moi, a déclaré Dicaire. Merci à Yvon (Michel), qui a cru en la boxe féminine. Qui aurait cru qu'on aurait une championne du monde au Québec. »

« Nous sommes extrêmement fiers de Marie-Ève. Elle a fait tout ce qu'il fallait pour que sa carrière progresse, a noté Michel. Parfois, elle trouvait que ça n'allait pas assez vite, mais on se parlait et on réglait ça. Aujourd'hui, elle a livré le meilleur combat de sa carrière contre la meilleure boxeuse qu'elle a affrontée. »

Incisive, Dicaire (14-0, 0 K. -O.) a souvent touché la cible avec sa gauche, qui est passée plus souvent qu'autrement au-dessus de la garde de Namus (24-5, 8 K. -O.).

Mais L'Uruguayenne a chèrement vendu sa peau, touchant souvent la Québécoise en combinaisons, notamment aux cinquième et neuvième rounds.

Dicaire a gardé le meilleur pour la fin, offrant au 10e ce qui est peut-être le meilleur round de sa carrière jusqu'ici.

« Quand je suis arrivée dans le coin entre le neuvième et le 10e, on m'a motivée, a souligné la nouvelle championne. On m'a dit :''Marie-Ève : tu vas être championne du monde. Laisse aller tes mains''. »

« Je pense aussi qu'il y avait beaucoup d'adrénaline dans ces coups-là ! », a ajouté Michel.

Rivas conserve sa ceintureOscar Rivas a trimé dur, mais il a défendu avec succès sa ceinture des lourds de la North American Boxing Federation (NABF) face au Brésilien Fabio Maldonado.

Même s'il a connu un passage à vide en deuxième moitié de combat, Rivas (25-0, 17 K. -O.) a inscrit une victoire par décision unanime des juges, obtenant des pointages de 100-89 et de 99-90 deux fois, des cartes généreuses pour le Montréalais d'origine colombienne.

Rivas a bel et bien dominé le début du combat, mais il a dû attendre au cinquième round avant de percer pleinement la défense de son adversaire.

L'aspirant no 14 du World Boxing Council (WBC) et de l'International Boxing Federation (IBF) a alors envoyé Maldonado (26-1, 15 K. -O.) au tapis une première fois. Après une combinaison au corps, Rivas a enchaîné avec un violent crochet de droite au visage et le spécialiste des arts martiaux mixtes a été quitte pour un compte de huit.

Rivas a toutefois connu une baisse de régime dans les rounds suivants. Après un sixième couci-couça, Maldonado a eu le dessus au septième et il a accueilli Rivas de solides crochets de gauche au huitième. Le Brésilien a aussi connu un bon neuvième. Mais il semble qu'il n'en ait pas fait suffisamment pour obtenir la faveur des juges.

Le protégé de Marc Ramsay a rebondi au 10e. Il a touché la cible de son jab, mais aussi de quelques combinaisons, ce qu'il n'avait pas fait depuis trois ou quatre rounds.

Rivas semblait à bout de ressources en fin d'affrontement, gardant ses mains basses, particulièrement la droite, laissant craindre une blessure. À sa dernière sortie à Toronto, en mai, Rivas avait subi une déchirure à un biceps et avait été opéré pour des éclats d'os au coude droit après ce duel.

Zewski également

Mikaël Zewski (32-1, 22 K. -O.) a eu la vie plus facile dans la défense de son titre international WBC des mi-moyens, l'emportant par une décision unanime et à sens unique face à Aaron Herrera (35-9-1, 24 K. -O.).

Les trois juges ont remis des cartes de 100-90 en faveur du Trifluvien, qui a ainsi défendu pour la première fois son titre acquis en mai dernier.

Dans un très bon combat, Shakeel Phinn (19-2-1, 13 K. -O.) et Dario Bredicean (17-0-1, 5 K. -O.) n'ont pu faire de maître dans un nul majoritaire. Deux juges ont remis des cartes de 95-95, tandis que le troisième a accordé un pointage de 98-92 en faveur de Phinn. Le titre intercontinental des super-moyens de l'International Boxing Federation (IBF) demeure donc vacant.

Voyage blanc pour les Brésiliens

Pour lancer les hostilités, le poids lourd Oleksandr Teslenko (15-0, 12 K. -O.) - entraîné par Ramsay - a inscrit un K. -O. technique à 2 : 55 du troisième round quand le coin d'Edson Cesar Antonio (40-8-1, 31 K. -O.) a littéralement lancé la serviette. L'ennui, c'est que l'entraîneur doit monter sur le canevas pour témoigner de ses intentions à l'arbitre. Antonio aurait pu éviter quelques coups si son coin avait connu la règle.

Gilberto Pereira dos Santos (14-9, 10 K. -O.) n'a pas mieux fait. Il a été déclassé par Aaron Prior fils (21-11-2, 13 K. -O.), qui a eu la faveur des trois juges 59-55.

En fin de soirée, Sébastien Bouchard (18-1, 8 K. -O.) a fait plaisir à ses partisans de Québec en passant le K. -O. à Vitor Jones Freitas (15-3, 9 K. -O.). Le mi-moyen a infligé le coup final à 1 : 53 du troisième round.

Finalement, le nouveau protégé de Stéphan Larouche, le mi-lourd Wilfried Seyi (2-0, 1 K. -O.), l'a emporté par K. -O. contre Fernando Galvan (4-2, 1 K. -O.) après 2 : 35 du troisième round.