L'Américain Deontay Wilder, champion WBC des lourds, n'a pas traîné face à Bermane Stiverne, samedi à New York, et a aussitôt donné rendez-vous à l'autre phénomène de la catégorie-reine, le Britannique Anthony Joshua.

Wilder a lavé l'affront: en janvier 2015, pour leur premier duel avec la ceinture WBC en jeu, Stiverne avait résisté pendant douze reprises face à Wilder, avant de s'incliner largement aux points.

Le Québécois d'origine haïtienne était devenu le premier, et reste le seul, à avoir réussi un tel exploit.

Pour leurs retrouvailles - un peu improvisées, puisque Wilder devait initialement affronter le Cubain Luis Ortiz qui a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif -, le scénario du premier combat, comme l'avait annoncé l'Américain, ne s'est pas reproduit, loin de là.

Survolté, il a envoyé rapidement Stiverne au tapis. Stiverne, qui n'était plus monté sur un ring depuis presque deux ans, s'est relevé, mais son adversaire ne l'a pas laissé reprendre son souffle et l'a envoyé une seconde fois au tapis.

Stiverne, mal en point, a repris place face à Wilder qui l'a séché une troisième et dernière fois à deux secondes de la fin du 1er round.

À peine décoiffé par ses trois minutes d'efforts, l'Américain s'est aussitôt lancé dans une tirade contre ses rivaux qui, selon lui, font tout pour l'éviter.

«Je te déclare la guerre»

«C'est frustrant, c'est le cas depuis le début de ma carrière, entre ceux qui se dopent et ceux qui m'évitent», a lâché Wilder qui a signé à 32 ans sa 39e victoire en autant de combats, la 38e avant la limite.

S'il a rendu hommage à Stiverne, pourtant visiblement hors de forme («Il faut du courage et de la fierté pour monter sur un ring contre moi»), il n'a pas été tendre avec Joshua, le champion IBF, WBA et IBO de la catégorie, et a multiplié les provocations.

«J'attends ce combat depuis si longtemps, je te déclare la guerre, acceptes-tu mon défi? Je sais que je suis le meilleur, mais es-tu prêt à m'affronter?», a lancé le médaillé de bronze des Jeux olympiques 2008 de Pékin.

«Un roi ne chasse pas des paysans, il s'attaque à d'autres rois, je veux Joshua, le monde entier veut voir ce combat. Plus d'esquives ou d'excuses, fixe juste la date», a-t-il asséné.

En attendant Joshua, lui aussi invaincu (20 victoires, toutes avant la limite, ou même le Néo-Zélandais Joseph Parker, champion WBO, Wilder devra remettre en jeu son titre contre son compatriote Dominic Breazeale (19-1) qui a battu samedi, en prélude à l'affiche bien décevante de la soirée, un autre Américain Eric Molina, par abandon à la 8e reprise.