Huit mois après sa victoire controversée face à Sergey Kovalev, l'Américain Andre Ward a dominé la revanche face au Russe samedi à Las Vegas et conservé ses titres IBF, WBO et WBA des mi-lourds.

Devant plusieurs joueurs des Warriors de Golden State, sacrés champions de la NBA lundi dernier, Ward, orginaire de San Francisco, a signé par arrêt de l'arbitre à la 8e reprise sa 32e victoire en autant de combats, la 16e avant la limite.

Mais celui qui se fait appeler «Son of God», littéralement fils de Dieu, a connu un début de combat compliqué.

Kovalev qui l'avait envoyé au tapis dès la 2e reprise lors de leur premier duel en novembre dernier, a encore débuté le combat pied au plancher.

Désireux de laver l'affront de sa première défaite concédée aux points et à la plus grande surprise des observateurs (114-113, 114-113, 114-113), le Russe a maîtrisé les quatre premières reprises.

Beaucoup plus précis, il a dicté le rythme des échanges et marqué au visage son adversaire, mais il n'a pas réussi à faire la différence.

À partir de la 6e reprise, Kovalev a commencé à marquer le pas physiquement. Ward a pris l'ascendant dans la 8e reprise avec une droite qui a durement touché son adversaire. Le Californien a ensuite enchaîné par des coups au corps qui ont acculé Kovalev, au bord de la rupture, dans les cordes.

Le Russe a tenté de se rebeller, mais Ward a redoublé ses coups, conduisant Kovalev à nouveau dans les cordes et incitant l'arbitre à stopper le combat à 31 secondes de la fin du round.

Coups sous la ceinture

«C'est un grand boxeur, mais quand on affronte un grand boxeur, il faut élever sa boxe à un autre niveau. Je lui ai fait mal avec un coup au visage, il fallait juste que je réussisse le bon coup pour le finir», s'est félicité Ward, sacré champion olympique en 2004.

«Je n'ai jamais été le plus talentueux ni le plus grand, mais cela ne m'empêche pas de faire tomber les géants les uns après les autres», a-t-il remarqué.

Après cette deuxième défaite de sa carrière, pour 30 victoires et un nul, Kovalev qui n'avait pas caché avant le combat son mépris pour Ward, a accusé l'Américain de lui avoir asséné plusieurs coups sous la ceinture.

«Je ne comprends pas pourquoi le combat a été arrêté, on est des boxeurs, j'aurais pu continuer, il ne m'avait pas fait mal», a regretté le Russe qui a aussitôt réclamé un troisième combat à Ward, le seul à l'avoir battu.

Un nouveau combat semble improbable tant les relations entre les promoteurs des deux boxeurs sont détestables.

Ward, 33 ans, pourrait de plus changer de catégorie: «Lourd-légers? Lourds? Je rêve en grand, tout est possible quand on a Dieu à ses côtés», a-t-il assuré.

Autre combat phare de la soirée, le duel entre le Cubain Guillermo Rigondeaux et le Mexicain Moises Flores pour le titre WBA des super-coqs a tourné court.

Rigondeaux a conservé son titre et signé sa 18e victoire par KO dès la première reprise, mais la Commission sportive du Nevada a annoncé qu'elle allait visionner le combat pour déterminer si le double champion olympique cubain n'a pas frappé son adversaire après la cloche.