Après deux ans d'attente, aura-t-on enfin droit cet automne au combat de championnat du monde des mi-lourds entre Adonis Stevenson et Eleider Alvarez ? Peut-être.

De « coulé dans le béton » plus tôt cette semaine, la possibilité est passée à « très élevée », samedi soir, à la suite du triomphe des deux pugilistes montréalais face à Andzej Fonfara et Jean Pascal, respectivement.

« Je veux le combat maintenant. J'ai mérité ce combat, a martelé Alvarez. J'ai démontré à tout le monde que j'appartiens à l'élite des 175 livres. »

Pour Stevenson (29-1, 24 K.-O.), tenant du titre du World Boxoing Council (WBC), la priorité a toujours été un combat d'unification. Les trois autres titres de la division - ceux de la World Boxing Association (WBA), World Boxing Organization (WBO) et International Boxing Federation (IBF) - appartiennent à l'Américain Andre Ward, qui les a ravis au Russe Sergey Kovalev en novembre. Les deux hommes ont rendez-vous dans moins de deux semaines.

Yvon Michel, président de GYM et promoteur à la fois de Stevenson et d'Alvarez (23-0, 11 K.-O.), estime toutefois que ce combat d'unification ne pourra pas être mis sur pied à temps pour l'automne.

« Ça me surprendrait. [...] La semaine prochaine, les promoteurs de Stevenson et d'Alvarez vont recevoir une lettre indiquant qu'ils ont 30 jours pour s'entendre en négociations libres avec une date d'appel d'offres. Le combat doit avoir lieu dans les 90 jours après l'appel d'offres. Je ne pense pas avoir de la difficulté à m'entendre avec moi-même ! »

Après avoir permis à Stevenson des défenses optionnelles contre Thomas Williams fils et Fonfara, Alvarez aura ainsi patienté près de deux ans avant d'obtenir son combat, obligatoire selon les règles du WBC, rappelons-le.

Le clan Alvarez ne voit toutefois pas de façon négative les derniers 18 mois. Ils lui ont permis de mettre quatre combats de plus à sa fiche, dont deux plutôt lucratifs contre Lucian Bute et Pascal, en plus d'augmenter sa notoriété auprès des réseaux américains.

« Aujourd'hui, je suis un meilleur boxeur. J'ai plus d'expérience, a souligné Alvarez. J'ai pu démontrer avec ces derniers combats que je suis un 175 livres de calibre. »

La fin pour Pascal ?

En s'inclinant par décision majoritaire contre Alvarez, Pascal (31-5-1, 18 K.-O.) a maintenant perdu trois de ses cinq derniers combats. Ses deux victoires ont été acquises contre un adversaire de second ordre en Ricardo Marcelo Ramallo, en décembre, et par une décision unanime très controversée face à Yunieski Gonzalez en juillet 2015. Sa dernière victoire « franche » remonte donc à son combat contre Lucian Bute, en janvier 2014.

Samedi, au Centre Bell, on n'a pas vu d'étincelle dans les yeux du Lavallois âgé de 34 ans, pas plus qu'il ne semblait avoir la hargne qui l'a si souvent caractérisé. Pour la première fois de sa glorieuse carrière, Pascal a refusé de rencontrer les médias à la suite de cet affrontement.

Est-il temps de prendre sa retraite ? Ni Marc Ramsay, son ex-entraîneur qui dirige maintenant Alvarez, ni Michel n'ont voulu répondre à cette question. Mais Michel a offert une porte de sortie à celui qui a longtemps fait partie de son écurie.

« On sait qu'un boxeur est mûr pour la retraite quand il ne se présente au gym qu'un jour sur deux, a dit le promoteur. Quand il nous dit qu'il sait ce qu'il a à faire, qu'il connaît son corps et qu'il sait comment gérer ses entraînements, c'est habituellement un signe qui ne ment pas. »

De l'aveu de tous, Pascal ne montre pas encore ces signes. Depuis le début de leur association, Stéphan Larouche ne cesse de dire à quel point Pascal l'impressionne par son dévouement et son assiduité au gymnase. La question est de savoir si Pascal a commencé à se mentir à lui-même.