La passion n'a jamais disparu, mais la défaite contre Donald Cerrone, en juin dernier, a poussé Patrick Côté (24-10) à la réflexion.

Durant ce combat, qui s'est soldé par le premier K.-O. de sa carrière, le combattant de 36 ans s'est «senti vieux» et toujours en retard face à celui que l'on surnomme Cowboy. «Neuf fois sur 10, je dois offrir une meilleure performance que ça», reconnaît aujourd'hui Côté, qui a bien l'intention de se reprendre contre Thiago Alves (26-12), samedi, à l'occasion du UFC 210, à Buffalo.

La pause de près de 10 mois a été bénéfique pour le mi-moyen qui, au moment d'affronter Cerrone, était monté dans l'octogone à quatre reprises au cours de l'année précédente. Le corps a vite guéri, et l'esprit va mieux que jamais avec la naissance de son premier enfant, une fille prénommée Rafaëlle.

«Il y a des matins plus difficiles, mais ce n'est pas parce qu'elle ne dormait pas, mais parce que c'est plus difficile de partir. C'est différent. Tu laisses ta petite fille à la maison, elle est de bonne humeur et tu t'en vas, a raconté Côté avant une séance d'entraînement au gym BTT Canada, hier midi. [...] Elle est encore petite, elle ne parle pas et ne comprend pas ce que je fais, mais ça change beaucoup de choses.» 

«Quand je suis au gym, je n'y pense pas, mais aussitôt que je me déplace, j'ai toujours une petite pensée pour elle.»

La paternité n'a, fondamentalement, pas modifié les méthodes de travail de Côté qui n'hésite pas à publier des photos de sa fille sur les réseaux sociaux. Il a tout même aménagé son horaire pour ne plus s'entraîner le soir et ainsi passer le plus de temps auprès de son épouse («Mon meilleur partenaire d'entraînement, c'est ma femme. Elle me facilite tellement la tâche», dit-il) et de son enfant.

Est-ce que cette nouvelle perspective familiale change la donne sur la suite de sa carrière? 

«Ma plus grande peur, ç'a toujours été de faire le combat de trop et de vraiment me faire mal, réplique Côté, dont les débuts dans l'Ultimate Fighting Championship (UFC) remontent à 2004. C'est pour ça que, même si j'ai signé un contrat de quatre combats, ça ne veut pas dire que je vais tous les faire. Quand je vais sentir que c'est le bon temps ou que je ne suis pas capable de suivre, je vais arrêter.» 

«À mon stade, les affrontements sont très importants. Je veux trouver un bon duel qui me met en valeur et pas un duel pour faire monter une jeune star.»

Pour certains, la retraite s'apparente à un saut dans l'inconnu. Côté, lui, multiplie les casquettes et sait déjà de quoi seront constituées les journées loin de l'octogone. Il est, par exemple, impliqué dans le secteur immobilier et soutient plusieurs associations, dont le Club des petits déjeuners du Québec. N'oublions pas son rôle d'analyste à RDS lors des soirées de l'UFC. 

«En voyant tellement de combats, ça rentre dans ton inconscient. Je pense que tu apprends beaucoup en regardant, et pas seulement en t'entraînant, dit-il à propos de son travail au petit écran. C'est évident qu'en regardant plus de 5000 combats, ça t'améliore comme combattant.»

Plus fort au sol

Côté a tout connu, ou presque, avec l'UFC: une participation à l'Ultime Combattant, de véritables guerres dans l'octogone, un combat de championnat du monde contre Anderson Silva et, plus récemment, un changement bénéfique de catégorie de poids. En Thiago Alves, le «Prédateur» croisera maintenant un adversaire qui déborde d'expérience mais dont la dernière victoire remonte à janvier 2015. 

«On se ressemble quand même beaucoup quand on regarde les fiches. Je pense être un meilleur boxeur et lui est un meilleur combattant au niveau de la boxe thaïlandaise, analyse-t-il. Mais au niveau de la lutte et du jeu au sol, je suis bien meilleur, selon moi.»