À en juger par leur téléconférence cacophonique, mardi, David Lemieux et Curtis Stevens ne mettront pas de gants blancs quand ils s'affronteront le 11 mars prochain.

Rapidement, le ton est monté entre les deux hommes qui se feront face dans un casino de l'État de New York. Si le ton est le même dans le ring pour ce combat d'unification pour les titres des moyens de la North American Boxing Organization (NABO), détenu par le Québécois, et du World Boxing Council (WBC) Continental des Amériques, propriété de l'Américain, que pendant la téléconférence, il promet d'être intéressant.

«Je promets une chose: c'est certain que mes partisans ne seront pas déçus», a d'abord lancé Lemieux (36-3, 32 K.-O.), avant d'ajouter plus tard: «C'est un gars qui a une grande bouche et je vais la lui fermer. On va prendre soin de lui le 11 mars.»

Il n'en fallait pas plus pour que Stevens (29-5, 21 K.-O.) réplique.

«Vous savez, je suis la même personne, 24 heures par jour, sept jours par semaine. Si j'ai quelque chose à vous dire, je vais vous le dire directement. David semble aimer mieux le dire à la caméra. Il dit habituellement des trucs salement égoïstes en plus aux médias.»

C'est à partir de ce moment qu'il a fallu bien prêter l'oreille pour ne rien manquer.

«Je vais te faire baisser la tête», est intervenu Lemieux.

«J'ai bien hâte», a poursuivi Stevens.

«Je vais te passer le K.-O.», a affirmé Lemieux.

«Ils auront besoin de sel d'ammoniaque pour te réveiller!», a renchéri l'Américain.

«Tu n'as jamais battu quelqu'un comme moi. (...) Je vais te détruire», a laissé tomber Lemieux.

«Viens juste me rejoindre au milieu du ring», a répliqué Stevens.

«Ne t'inquiète pas, tu ne parleras plus autant à ce moment-là», a conclu Lemieux.

Quand on lui a demandé pourquoi il était aussi remonté, Lemieux a jeté le blâme sur des photos de sa défaite contre Gennady Golovkin qu'auraient mises en ligne Stevens.

«Cette façon d'haranguer ses adversaires, son manque de professionnalisme... Ça ne me dérange pas, mais parfois, il faut que je réplique. Mais ça ne m'affecte pas, je sais ce que je vais faire le 11 mars. C'est un clown. Il rit de ma défaite contre Golovkin? La sienne était bien pire. Je n'ai pas d'émotion, je vais le détruire. C'est la seule émotion que je ressens.»

«Ce n'est pas moi qui s'occupe de mes comptes, mais je suis heureux que tu te tiennes au courant, que tu prennes des nouvelles», n'a pu s'empêcher d'ajouter Stevens.

Enjeu important

Si les deux pugilistes sont si remontés, c'est possiblement qu'ils ont tant à perdre. Ce combat d'unification se veut probablement l'antichambre d'un titre mondial pour les deux boxeurs, qui font tous deux partie du top 10 des grandes associations internationales: Lemieux est troisième aspirant au WBC, quatrième à la World Boxing Organization (WBO), et sixième à l'International Boxing Federation (IBF), tandis que Stevens occupe le deuxième rang au WBC, le cinquième à l'IBF, le huitième à la World Boxing Association (WBA), et 10e de la WBO.

«C'est certain que le perdant se peinturera un peu dans le coin, a fait valoir Oscar De La Hoya, président de Golden Boy Promotion, copromoteur de l'événement. Mais en raison de leur style, de leurs combats passés, le perdant ne devrait pas trop en souffrir. Mais c'est certain que le chemin sera plus ardu.»