Bernard Hopkins boitillait dans le gymnase à l'aide d'une canne avant sa séance d'entraînement. Il avait troqué ses habituelles lunettes Prada pour une vieille paire et une fausse barbe grise qui s'allongeait jusqu'à sa poitrine.

Hopkins s'est mis à rire en agitant sa canne vers des spectateurs amusés. Le pugiliste aime mieux rire de son âge et il sait très bien que même lui ne peut pas mettre le temps K.-O. À 51 ans, Hopkins a peut-être encore assez de combativité en lui pour rappeler ses bonnes années.

Hopkins a forgé sa vie avec des crochets - celui de la gauche avec lequel il a envoyé Oscar De La Hoya au tapis - ou des escroqueries, comme le temps qu'il a passé derrière les barreaux à réfléchir à son avenir de boxeur. Environ un mois avant d'avoir 52 ans, Hopkins se battra pour la dernière fois de sa carrière de 28 ans alors qu'il se mesurera à Joe Smith fils, un boxeur de 27 ans, dans un combat des poids mi-lourds à Los Angeles.

Personne dans l'univers de la boxe ne va négliger Hopkins (55-7-2, 32 K.-O.) en quête d'un dernier gain. Même quand il a atteint 40 ans, ça faisait longtemps que plus personne ne considérait qu'Hopkins était un boxeur fini.

«Personne ne rit de moi maintenant, a déclaré Hopkins. Ces moqueries m'ont motivé. Comment est-ce que je sais que c'est le moment de prendre ma retraite? Je ne trouve plus personne pour rire de moi.»

Hopkins avait déjà promis à sa mère qu'il allait prendre sa retraite à l'âge de 40 ans. Il a juré qu'il ne reviendrait plus dans le ring à 41 ans après avoir défait Antonio Tarver dans un des meilleurs combats de 2006. L'Associated Press avait dit de l'affrontement qu'il était la fin parfaite pour la carrière d'Hopkins.

Mais comme le personnage fictif Rocky Balboa, Hopkins avait plusieurs autres rounds à offrir.

À 48 ans, Hopkins l'a emporté par décision unanime sur Tavoris Cloud pour devenir le plus vieux boxeur à gagner un titre majeur.

«Je suis content parce que j'ai ajouté encore davantage à mon héritage, a déclaré Hopkins. Et personne ne s'en plaint.»

Sa forme physique et sa détermination lui ont permis de rester dans le ring plusieurs années après que les boxeurs de son époque eurent accroché leurs gants.

«S'il le peut, et que son corps lui permet, pourquoi pas? Ce n'est pas comme si quelqu'un lui faisait mal, a déclaré De La Hoya. Ça prouve à tout le monde que l'âge n'a aucune importance pourvu que vous fassiez les bonnes choses.»

Hopkins est un propriétaire minoritaire dans l'entreprise de De La Hoya, Golden Boy Promotions, et il continuera d'analyser des combats à sa retraite. Hopkins a indiqué qu'il planifiait de s'impliquer dans une série de boxe, qui pourrait aider à la revitalisation de la boxe sur la côte est.

Peu importe ce qu'il fera, Hopkins laissera le monde savoir.