Pour la première fois de sa jeune carrière, Steven Butler sera la tête d'affiche d'un gala de boxe au Centre Bell, alors qu'il se mesurera à l'Ontarien Brandon Cook le 28 janvier. Un duel qui permettrait au cogneur de 21 ans de se hisser parmi l'élite de sa catégorie en cas de victoire.

Butler (18-0-1, 15 K.-O.) est actuellement classé 8e aspirant de l'IBF chez les super-mi-moyens. Cook (17-0, 10 K.-O.), 30 ans, est quant à lui 4e de la WBA. Les deux hommes se disputeront l'unification des titres nord-américains de ces deux associations. 

Pour le Montréalais, ce combat représente l'occasion idéale de démontrer à toute la planète boxe qu'il possède ce qu'il faut pour rivaliser avec les grands noms de sa division à l'échelle internationale. Qu'il est rendu là, comme on dit.

«Je veux prouver que je suis le meilleur au Canada. Après avoir fait le ménage au Canada, il faudra aller à l'international», a lancé le jeune pugiliste mercredi, en conférence de presse.

«[Le statut d'aspirant obligatoire], c'est sûr que c'est la route qu'on veut prendre. Mais ça ne veut pas dire qu'on prend la décision de faire un combat pour lequel on n'est pas prêts. On saura après ce combat où nous sommes rendus, et on prendra une décision ensuite. Mais je n'ai pas l'intention de prendre des décisions hâtives avec Steven», a de son côté prévenu le président d'Eye of the Tiger Management, Camille Estephan.

Pour Cook, ce combat se veut tout aussi déterminant. Sa performance pourrait lui permettre de se faire enfin connaître au-delà des frontières de l'Ontario, et de lui fournir la notoriété nécessaire pour se consacrer à la boxe à temps plein, lui qui travaille comme vendeur dans une entreprise de portes et fenêtres.

«J'espère pouvoir prendre trois ou quatre semaines afin de m'entraîner en vue du combat. Mon patron est à l'aise avec l'idée. J'attends seulement de voir de quoi aura l'air ma charge de travail, étant donné que je suis l'un des plus occupés dans mon entreprise. C'est difficile pour mon patron de me laisser partir», a-t-il indiqué, visiblement enthousiasmé par l'opportunité qui se présente à lui.

À défaut de jouir d'une grande célébrité, Cook possède néanmoins des aptitudes pugilistiques indéniables. Le genre de talent qui incitera Butler et son équipe à faire preuve de la plus grande prudence dans le ring.

«C'est un boxeur de qualité, qui sait boxer et qui a une bonne défense. Il est capable de boxer comme il est capable de mettre de la pression. Il est complet, mais je me vois encore plus complet que lui. Il n'a pas ma force de frappe. Il n'a pas mes habiletés», analyse Butler.

Rendez-vous manqué

Cela faisait déjà un certain temps que Butler souhaitait en découdre avec Cook. Même qu'en principe, le combat aurait déjà dû avoir lieu.

Les deux camps avaient une entente pour s'affronter le 22 octobre, lors du gala mettant en vedette David Lemieux et Cristian Rios. Le clan Cook a toutefois reçu entre-temps une offre pour affronter Erislandy Lara, champion WBA, et a choisi de remettre l'affrontement avec Butler à une date ultérieure.

Sauf que le projet Lara ne s'est jamais concrétisé, de sorte que Cook a été limité à un seul combat cette année. Butler, pour sa part, s'est mesuré en lieu et place à un autre Canadien, Janks Trotter, et l'a liquidé dès le premier round.

«Ils nous ont dit pendant cinq semaines que nous avions ce combat, et tout d'un coup, nous ne l'avions plus. On ne sait même pas où ils s'apprêtent à se battre. Ils nous ont embobinés pendant cinq ou six semaines», déplore Cook, qui ne manque pas de franc-parler.

La demi-finale du gala du 28 janvier opposera le poids lourd trifluvien Simon Kean (6-0, 6 K.-O.) et le champion canadien Raymond Olubowale (11-7-1, 8 K.-O.). Kean devra cependant vaincre au préalable l'Américain Danny Calhoun (6-1, 3 K.-O.), samedi à Mississauga.

Yves Ulysse Jr, Mathieu Germain, Batyr Jukembayev, Ayaz Hussain, Ablaikhan Khussainov et David Théroux sont quelques-uns des autres boxeurs qui seront en action ce soir-là. En tout, 10 combats seront présentés.

Lemieux: objectif février

Dans un autre ordre d'idées, il faudra finalement attendre l'année prochaine avant de voir David Lemieux remonter sur le ring.

On croyait à l'origine que le cogneur montréalais pourrait se battre le 17 décembre en Californie, en sous-carte de l'ultime combat de la carrière de Bernard Hopkins. Son retour a toutefois été reporté à 2017. 

«On essaie de finaliser un combat en février pour David, a fait savoir Estephan. Les négociations vont bon train. Je crois qu'on va pouvoir annoncer ça bientôt.»

À l'inverse, selon le promoteur, tout indique que Jean Pascal remontera dans le ring d'ici la fin de l'année. Rappelons que le Lavallois ne s'est pas battu depuis sa deuxième défaite contre Sergey Kovalev, le 30 janvier.