Sa retraite n'aura duré que quelques mois: élu sénateur au printemps, la mégastar du sport philippin Manny Pacquiao remonte à 37 ans sur un ring de boxe samedi à Las Vegas, avec, à la clef, le titre WBO des welters.

Sept mois après ses adieux, en avril dernier après avoir battu l'Américain Timothy Bradley, Pacquiao n'a pas pu, comme beaucoup d'autres avant lui, refuser une offre alléchante de son promoteur pour affronter l'Américain d'origine mexicaine Jessie Vargas, champion WBO des welters.

«Pac-Man», révéré aux Philippines où il a été, en marge de ses combats, acteur, joueur de basketball ou encore député, avait pourtant bien occupé sa retraite en se faisant élire sénateur dès mai.

«Ce n'est pas facile d'être sénateur, de travailler dans un bureau et d'être en même temps un boxeur, c'est dur, mais cela me rend heureux, j'aime ce défi», a-t-il assuré.

Sa journée-type lorsqu'il est à Manille débute dès 7h du matin dans le costume de sénateur pour des réunions et sessions, puis à partir de 17h, il enfile la tenue de boxeur jusqu'à 21h.

Le seul boxeur de l'histoire à avoir détenu des titres mondiaux majeurs dans huit catégories différentes, des mouches aux super-welters, assure qu'il ne se projette pas au-delà de ce combat. Pour le moment en tous cas.

«Je me concentre uniquement sur ce combat, c'est l'un des plus importants de ma carrière», a prévenu le boxeur aux 58 victoires, dont 38 avant la limite, six défaites et deux nuls.

«On verra ensuite ce qui se passe en 2017, mais c'est important de remporter ce combat de la manière la plus convaincante possible», a-t-il admis.

Son entraîneur Freddie Roach ne cache pas que son protégé continue de le surprendre: «Son éthique de travail est toujours sans égal, après 15 ans de travail en commun, il a toujours cette passion», a noté Roach.

«À l'entraînement, il écrase ses partenaires d'entraînement, il a toujours cette rapidité et cette puissance, il va surclasser Vargas», s'est-il enthousiasmé.

Mais Vargas, de 10 ans son cadet et supérieur en taille (12 cm de plus) et en portée (10 cm de plus), ne se présente pas en victime expiatoire: «Je ne me suis jamais aussi bien entraîné, j'ai progressé dans tous les domaines, rapidité, puissance, intelligence de combat», a assuré celui qui s'est emparé du titre WBO vacant le 5 mars à Washington en battant son compatriote Sadam Ali.

«J'ai un bon crochet du droit, un bon crochet du gauche, je peux le contrer dans n'importe quelle situation», a poursuivi Vargas qui affiche à son palmarès 27 victoires, dont 10 avant la limite, et une défaite.

«J'ai le plus grand respect pour Vargas et son équipe, je sais ce qu'il doit ressentir, j'ai été à sa place», lui a répondu Pacquiao.

«Je ne veux pas me vanter, mais je fais partie de l'histoire de la boxe», a-t-il rappelé à son jeune adversaire.