Au cours des dernières années, on a souvent reproché à Adonis Stevenson (27-1, 22 K.-O.) de se mesurer à des boxeurs nettement inférieurs à lui. Or, on entend beaucoup moins ce discours lorsqu'on parle de son prochain adversaire, Thomas Williams Jr., qu'il affrontera le 29 juillet au Centre Vidéotron de Québec.

Depuis sa victoire aux dépens d'Andrzej Fonfara, le 24 mai 2014, Stevenson a vaincu successivement Dmitry Sukhotsky, Sakio Bika et Tommy Karpency. Tous des noms qui ont fait sourciller les observateurs et les amateurs du noble art, qui estimaient qu'ils n'avaient aucune chance face au champion WBC des mi-lourds.

«Quand ce sont d'autres boxeurs qui les rencontrent, ils sont de niveau. Mais lorsque c'est moi, ils ne le sont pas. [...] C'est bizarre, la télévision américaine achète [ces combats], et j'ai un contrat avec elle. S'ils ne sont pas de niveau, que font-ils à la télévision américaine?», a déclaré Stevenson.

«Il y en a beaucoup qui ne connaissent pas la boxe, a poursuivi le boxeur au terme d'une séance d'entraînement publique. D'autres sont tellement concentrés sur [un combat contre Sergey] Kovalev qu'ils disent que je n'ai battu personne. Quand c'est moi qui boxe avec eux, ils ne sont personne. Mais quand il se battent avec d'autres boxeurs, ce sont des tops. C'est sûr qu'à un moment donné, j'aurai la reconnaissance.»

Revenir à la base

Mais Williams (20-1, 14 K.-O.), on le disait, s'amène dans le ring avec une réputation beaucoup plus enviable que celle des victimes de Stevenson.

L'Américain de 28 ans a surpris tout le monde en passant le knock-out à Edwin Rodriguez, le 30 avril. D'aucuns s'attendent à ce qu'il offre une opposition relevée à Stevenson, âgé de 38 ans, d'autant que celui-ci ne s'est pas battu depuis sa victoire contre Karpency, en septembre dernier.

«Tout le monde dans la division des mi-lourds représente une menace. Thomas Williams est une menace parce qu'il récolte des knock-out. Souvent, il a mal, et ses adversaires l'attaquent et se font prendre, car ils deviennent imprudents», a analysé l'entraîneur de Stevenson, Javan «Sugar» Hill.

Williams, qui en sera à un premier combat de championnat du monde en carrière, s'est quant à lui permis de narguer Stevenson récemment, affirmant que ce dernier était trop lent et que son seul atout provenait de sa main gauche.

«Certaines personnes croient qu'Adonis est lent. Il fait certaines choses de façon peu orthodoxe, mais lorsqu'il est dans le ring, c'est une autre histoire. Vous pouvez demander à n'importe qui l'ayant affronté. Ils sont toujours surpris par sa vitesse, sa maîtrise du ring et ses habiletés de boxe. Thomas Williams Jr. devra le découvrir le soir du combat», a prévenu Hill.

«Le truc, en boxe, c'est de ne pas être compliqué, a ajouté Stevenson. Ce sont des choses de base, des techniques normales. C'est toujours cela que j'ai pratiqué. C'est ce que je vais appliquer contre Williams. Dès qu'il fera une erreur, je vais le corriger. C'est un gars qui aime attaquer en crochet. Il est souvent en déséquilibre lorsqu'il frappe.»

Encore Kovalev...

Chaque fois qu'on discute avec Adonis Stevenson, la question d'un éventuel affrontement contre Sergey Kovalev refait surface. Ce fut à nouveau le cas hier.

Si un tel combat n'aura pas lieu cette année, Stevenson garde néanmoins la porte ouverte pour 2017. Il faut dire que Kovalev vient tout juste de remporter une décision unanime face à Isaac Chilemba et doit affronter Andre Ward à Las Vegas en novembre.

Stevenson n'a d'ailleurs pas hésité à critiquer la tenue de Kovalev dans ce duel contre Chilemba, que le Russe a remporté par décision unanime. «Une vraie joke», a-t-il lancé sans détour.

«Kovalev n'a pas boxé à son 100%, a estimé le boxeur. Il n'a pas trop bien paru afin que Ward puisse être plus confiant en vue de leur combat.»

Bien que la tenue d'un duel Stevenson-Kovalev semble de moins en moins probable, le Québécois assure qu'il est prêt à relever le défi et s'en remet à son équipe pour que l'événement ait finalement lieu.

«On me donne un adversaire, je le prends, a-t-il insisté. Même si je dis que je veux Untel, en bout de ligne, c'est [mon gérant] Al Haymon et la télévision qui prennent les décisions.»

Photo archives Le Soleil

Thomas Williams Jr. a surpris tout le monde en passant le knock-out à Edwin Rodriguez, le 30 avril dernier.