On ne pourra jamais accuser Ezequiel Maderna de manquer de cran. Le boxeur argentin, qui se mesurera à Artur Beterbiev samedi soir au Centre Bell, y est allé d'une prédiction audacieuse en affirmant que le combat serait le dernier de la carrière du Russe.

À l'occasion de la conférence de presse officielle de cet affrontement, mercredi au Casino de Montréal, Maderna (23-2, 15 K.-O.) et son équipe se sont dits convaincus de posséder tous les attributs pour venir à bout de Beterbiev (9-0, 9 K.-O.), qui tentera de défendre ses titres WBO International et NABA des mi-lourds.

«Je suis un boxeur de taille moyenne, alors qu'Artur est plus petit. De plus, mon expérience dans le ring me donne confiance. J'ai toujours fait du sparring contre des gars plus lourds que moi. C'est pour ça que je sens que je peux contrer les frappes d'Artur», a analysé Maderna par l'entremise du poids lourd Oscar Rivas, qui agissait comme interprète d'un jour.

«Quand j'entendais [le clan Maderna] qui discutait pendant qu'Artur parlait, je peux dire qu'ils ne lui portent pas un respect plus grand que ça», a quant à lui fait remarquer le promoteur Yvon Michel.

L'Argentin de 29 ans, qui se bat habituellement chez les 168 lb, a accepté de faire le saut chez les 175 lb afin de pouvoir croiser le fer avec Beterbiev. Ex-olympien et champion de son pays natal, Maderna s'est battu à seulement deux reprises hors de chez lui, contre Edwin Rodriguez et Thomas Oosthuizen en 2013. Chaque fois, il s'est incliné par décision. Personne n'est parvenu à lui passer le knock-out.

«Mes défaites contre Rodriguez et Oosthuizen m'ont donné de l'expérience qui m'ont permis d'apprendre. C'est ce que je vais montrer dans ce combat contre Artur», a affirmé Maderna.

Beterbiev ne s'inquiète pas

Maderna a beau clamer à qui veut l'entendre qu'il mettra un terme à la carrière de Beterbiev samedi soir, celui-ci n'est pas prêt de s'énerver. Bien au contraire.

«Est-il Nostradamus pour prédire le futur?», a-t-il demandé en riant.

Si certains boxeurs se démarquent par leurs envolées oratoires en marge de leurs combats, le Tchétchène de 31 ans préfère pour sa part demeurer discret sur ce plan. De son propre aveu, il est bien plus à l'aise lorsque vient le temps de faire parler ses poings dans l'arène.

«Ce n'est pas que je n'aime pas ça, a-t-il expliqué. Je suis un boxeur, alors je veux montrer tout ça sur le ring. Ça ne me dérange pas si quelqu'un parle. Je comprends qu'on a besoin de faire ça pour le show, mais je laisse cela à mes adversaires.»

À ce titre, on peut dire que Beterbiev s'est montré particulièrement éloquent jusqu'à maintenant. Il n'a peut-être que neuf combats à sa fiche, mais il les a tous remportés grâce à des knock-out souvent survenus tôt dans le duel. Il espère cette fois que la réputation de boxeur endurant que possède Maderna lui permettra d'accumuler un peu plus de rounds derrière sa cravate.

«C'est sûr que j'aimerais faire 10 ou 12 rounds, mais d'habitude, ça arrête un peu avant, a-t-il reconnu. C'est bon pour l'expérience. Ma préparation est toujours en fonction d'un combat de 10 ou 12 rounds, alors je suis prêt à aller travailler pour ça lors de n'importe quel combat.»

Rappelons qu'il s'agira d'un premier combat en un an pour Beterbiev, qui a été contraint de se tenir à l'écart du ring en raison d'une blessure à l'épaule. Puisque l'événement sera diffusé en direct à l'antenne du réseau ESPN aux États-Unis, le pugiliste entend également en profiter pour livrer une performance éclatante qui le fera connaître davantage sur la scène internationale.

«En Artur Beterbiev, on présente à la face du monde l'aspirant mondial le plus dangereux livre pour livre», prévient Yvon Michel.

«[Maderna] est solide et il a une bonne mâchoire, ajoute le promoteur. C'est à Artur de nous démontrer qu'il est aussi bon qu'on le croit.»

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LES AUTRES COMBATS DE LA SOIRÉE

Bryant Perrella (13-0, 12 K.-O.) contre David Grayton (14-0, 10 K.-O.)

Oscar Rivas (18-0, 13 K.-O.) contre Jeremy Bates (26-17-1, 22 K.-O.)

Sébastien Bouchard (12-1, 4 K.-O.) contre Arnaud Dimidschtein (11-10-2, 3 K.-O.)

Vislan Dalkaev (6-0, 2 K.-O.) contre Javier Franco (25-17-4, 11 K.-O.)

Dario Bredicean (8-0, 2 K.-O.) contre Balasz Horvath (25-17, 6 K.-O.)

Parnell Fisher (0-1) contre Larami Carmona (1-2)

Jamontay Clark (9-0, 6 K.-O.) contre Edgar Ortega (16-5, 10 K.-O.)