Lucian Bute persiste et signe: malgré ses 36 ans, malgré qu'il a parfois eu l'air à court d'énergie lors du combat nul qu'il a arraché dans la controverse à Badou Jack samedi soir à Washington, il n'a aucunement l'intention de raccrocher ses gants. Du moins, pas à court terme.

Questionné sur son avenir en marge d'une conférence de presse, mardi, le boxeur roumain a promis qu'on le reverrait dans le ring, peu importe ce qu'en pensent ceux qui croient qu'il serait plus sage pour lui de se retirer.

«Des gens me disaient de prendre ma retraite après [Carl] Froch. D'autres me le disaient après [Jean] Pascal. J'ai montré avec [James] DeGale que je suis encore là, et j'ai livré un match nul à Badou Jack. C'est ma décision. C'est moi qui déciderai quand ce sera le temps de prendre ma retraite», martèle-t-il.

«J'ai livré deux combats très serrés avec deux champions, ajoute-t-il. Je pense que je suis encore là et que j'ai encore des choses à prouver. J'ai le goût de continuer. Je ne suis pas tanné. J'ai le goût de poursuivre mes entraînements. Quand je déciderai de prendre ma retraite, je le ferai une fois pour toutes.»

De retour à l'automne? 

Bute a d'ailleurs laissé entendre qu'il pourrait disputer son prochain combat cet automne. Et idéalement, il s'agirait d'un combat pour lui permettre de mettre à l'épreuve ses habiletés et examiner ce qui lui reste comme carburant dans le réservoir. Il ne faut donc pas s'attendre à ce qu'un titre mondial soit de nouveau en jeu. 

«Il faudra voir ça avec son gérant [Al Haymon] pour voir ce qu'il proposera pour la suite, indique le promoteur Yvon Michel. Mais effectivement, je ne trouverais pas que ce serait une bonne idée que Lucian se retrouve dans un combat majeur ou un autre combat de championnat du monde dès l'automne. Il a besoin d'un combat pour vérifier sa vitesse, sa puissance, sa façon de dégainer et son équilibre.» 

Reste aussi à déterminer qui assurerait la promotion d'un tel affrontement. En se mesurant à Badou Jack, Bute a disputé le dernier combat prévu à son contrat avec InterBox, son promoteur de toujours. S'il a négocié lui-même ses contrats par le passé, il laisse désormais cette tâche à Haymon, avec qui il a conclu un pacte de cinq ans l'année dernière. 

«C'est lui qui va décider qui sera l'organisateur de mes événements, que ce soit Yvon, InterBox, Floyd Mayweather ou n'importe quel promoteur. Tout est ouvert. C'est probablement une question de négociations. C'est clair que quelqu'un d'InterBox, que ce soit Jean [Bédard] ou Pierre Duc, va s'asseoir avec Al et voir les opportunités», explique Bute. 

Lucian le gérant

Mais même si ce n'est pas pour tout de suite, Bute demeure bien conscient que l'heure de la retraite approche. C'est pourquoi il a choisi de mettre tout de suite la table pour son après-carrière en se lançant dans la gérance de boxeurs. 

Trois combattants évoluent actuellement sous son aile, à savoir Flavius Biea ainsi que les frères Dario et Bruno Bredicean. 

«Je prépare mon avenir, reconnaît Bute. Je n'ai aucune idée combien de temps il me reste comme boxeur professionnel. Mais pour moi, ça prépare l'avenir. Je boxe depuis que j'ai 20 ans et j'aime ce sport. C'est clair que je veux être impliqué dans ce sport comme agent ou comme promoteur.»

Flavius Biea sera d'ailleurs en action le 24 mai, pour le prochain gala de la série du Groupe Yvon Michel au Casino de Montréal. Le promoteur aurait-il un conseil pour aider Bute à connaître du succès dans son nouveau rôle? 

«Ce que je lui conseille, c'est de s'associer avec des boxeurs très, très talentueux, répond Michel. Peu importe ta personnalité, si tes boxeurs ne sont pas capables de gagner, tu ne pourras pas avancer. Il faut bien les encadrer. C'est la condition numéro un au-delà du talent. Et avec l'expérience qu'il a, [il faut] être capable de les conseiller non seulement sur la boxe, mais dans leur vie en général.» 

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CLAYTON AFFRONTERA PEREA LE 24 MAI

Pour une troisième fois en autant de soirées, Custio Clayton (7-0, 6 K.-O.) sera la tête d'affiche du combat principal du prochain gala de la série du Groupe Yvon Michel au Casino de Montréal, le 24 mai. Le boxeur de 28 ans affrontera le Mexicain Jose Emilio Perea (23-6, 15 K.-O.), âgé de 33 ans, dans un duel prévu pour 12 rounds. En demi-finale, Flavius Biea (10-0, 5 K.-O.) se mesurera à un autre Mexicain, Pablo Rojas Mungia (21-10, 12 K.-O.). Chez les femmes, Marie-Ève Dicaire (3-0) croisera le fer avec l'Américaine Ashleigh Curry (7-9-4, 1 K.-O.). Les autres combats de la soirée opposeront Shakeel Phinn (7-1, 4 K.-O.) et Jaudiel Zepeda (14-14-1, 11 K.-O.), Patrice Volny (1-0, 1 K.-O.) et Charles Hauver (débuts professionnels), et Alex Dilmaghani (9-1, 1 K.-O.) et Oscar Barajas (12-3, 5 K.-O.).

OÙ SE BATTRA STEVENSON?

Tout indique que c'est Thomas Williams fils qui se mesurera à Adonis Stevenson le 29 juillet, lorsque celui-ci mettra en jeu sa ceinture WBC des mi-lourds. Williams a remporté une victoire surprise face à Edwin Rodriguez samedi dernier. «Il est jeune et c'est un dur cogneur, fait valoir Yvon Michel. C'est un gaucher qui a fait des camps d'entraînement avec Jean Pascal. Il a surpris tout le monde.» Si la date du combat est déjà choisie, il reste à trouver l'endroit où il aura lieu. Michel a indiqué qu'il préférerait organiser l'événement «à Montréal ou Québec». Chose certaine, le duel n'aura pas lieu au Centre Bell, puisque l'amphithéâtre n'est pas disponible le 29 juillet.