David Lemieux s'était promis de surprendre le monde de la boxe. Samedi soir, lors de la finale d'un gala présenté à guichets fermés au Madison Square Garden, il a plutôt pris conscience de ses limites et de la supériorité criante de Gennady Golovkin.

Toujours invaincu, le Kazakh de 33 ans a ajouté une 34e victoire à sa fiche en remportant une victoire par K.-O. technique à 1 min 32 s du huitième round. Jusque-là, il avait complètement dominé Lemieux (34-3-0, 31 K.-O.), l'atteignant facilement avec son jab et l'ébranlant à plusieurs reprises avec des directs du droit suivis de solides crochets du gauche.

Sur le ring, après le combat, Lemieux a désapprouvé la décision de l'arbitre Steve Williams de mettre fin aux hostilités avant la limite.

« J'ai l'impression que l'arbitre a arrêté [le match] trop rapidement, a-t-il déclaré. Je me sentais bien et, lorsque le combat a été arrêté, je n'étais pas au plancher.

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Gennady Golovkin célèbre sa victoire.

Camille Estephan, le gérant de Lemieux, a également estimé que l'arbitre avait mis fin au combat trop rapidement. « C'était trop tôt pour arrêter le combat, a-t-il dit. Ce coup que Golovkin a décoché n'a pas fait tomber David au tapis. David s'est battu courageusement, il a montré beaucoup de coeur et de talent. Mais la défensive de Golovkin a été excellente. Je pense que sa défensive est sous-estimée. »

Au final, Golovkin a atteint la cible à 280 reprises contre 89 pour Lemieux. Les trois juges lui accordaient des scores de 70-62 après les sept premiers rounds. Il a ainsi ajouté à ses titres du WBC intérimaire, de la WBA et de l'IBO celui de l'IBF que le Québécois défendait pour la première fois.

« J'ai donné à mes amis, à mes fans, tout un show, a exulté le vainqueur sur le ring après le combat. Merci à mes fans! Merci à mon peuple! »

Le promoteur de Lemieux, Oscar de la Hoya, avait prédit lui aussi une grosse surprise au Madison Square Garden. Il n'a pu que rendre hommage à Golovkin après le combat.

« Il a accompli un travail remarquable, a-t-il dit en conférence de presse. Il s'en est tenu à son plan et l'a très bien exécuté. Je lui lève mon chapeau. »

LOIN D'ÊTRE LE FAVORI

Vêtu de mauve et d'or, David Lemieux s'était présenté sur le ring au rythme de la chanson Wind of Change de Scorpions. C'était un bon choix musical, mais il ne s'est pas traduit par le vent de changement souhaité et annoncé par le boxeur de 26 ans, qui a été accueilli par les huées de la foule.

La grande majorité des 20 548 spectateurs étaient gagnés d'avance à la cause de Golovkin, scandant son surnom, « Triple G », et « Kazakhstan », le nom de son pays d'origine.

Profitant de cet appui, le boxeur qui s'entraîne à Los Angeles a imposé son rythme dès le début du combat. Il a atteint Lemieux avec son jab 21 fois par round, soit quatre fois plus que la moyenne des poids moyens. Son rival semblait incapable de bouger la tête pour esquiver ses coups.

Au quatrième round, Golovkin a sérieusement ébranlé Lemieux avec un crochet du gauche. À la reprise suivante, il a forcé son rival à mettre un genou au tapis avec une droite à la hauteur du foie.

L'arbitre a interrompu brièvement le combat au septième round pour permettre au médecin d'essuyer le sang qui s'écoulait du nez de Lemieux. Le visage de ce dernier était ensanglanté à la fin de la reprise. Il était évident qu'il ne pourrait se rendre à la limite des 12 rounds.

Le Québécois aura néanmoins eu le mérite de se battre jusqu'à la fin, disputant son meilleur round au quatrième. Mais il faisait face samedi soir à un boxeur qui lui était nettement supérieur.

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Du début à la fin, Golovkin a été sans pitié pour Lemieux.

Grâce à cette victoire, Golovkin devrait obtenir la chance d'affronter le gagnant du combat attendu entre Miguel Cotto et Saúl « Canelo » Álvarez, qui aura lieu le 21 novembre à Las Vegas. Le titre du WBC devrait alors être en jeu.

Quelques anciens champions de la boxe, dont Lennox Lewis et Roberto Durán, ont assisté au gala de boxe, de même que des personnalités du showbiz, dont l'acteur Michael J. Fox et la star de la téléréalité Donald Trump, qui tient aussi le rôle de candidat à l'investiture républicaine ces jours-ci.

Trump a été copieusement hué chaque fois que son visage est apparu à l'écran géant surplombant le ring.

GONZÁLEZ FAIT MOUCHE 335 FOIS EN NEUF ROUNDS

Le Nicaraguayen Román González a défendu avec succès sa couronne de la WBC chez les poids mouches contre l'Américain Brian Viloria, samedi soir en demi-finale du gala de boxe présenté au Madison Square Garden. Invaincu en 44 combats (38 avant la limite), il a été déclaré vainqueur par arrêt de l'arbitre au neuvième round après avoir atteint la cible 335 fois. 

VIDONDO TOMBESOUS LES COUPS D'ORTIZ

Le Cubain Luis Ortiz a conquis le titre de la WBA chez les poids lourds en remportant une victoire par K.-O. au troisième round contre l'Argentin Matias Ariel Vidondo samedi soir lors d'un combat préliminaire au Madison Square. C'est un puissant direct de la gauche d'Ortiz (23-0-0, 20 K.-O.) qui a envoyé Vidondo (20-2-1, 18 K.-O.) au tapis pour le compte. 

JOHNSON A RAISON D'O'KANE

Le Bahamien Tureano Johnson a remporté une décision unanime de 12 rounds contre l'Irlandais Eamonn O'Kane dans un combat préliminaire, samedi soir au Madison Square Garden. Johnson (19-1-0, 13 K.-O.) a eu raison d'O'Kane (17-2-1, 5 K.-O.) en vertu d'un score de 118-108, 117-109 et 119-107. Grâce à cette victoire, Johnson devient l'aspirant numéro 1 au titre des poids moyens de l'IBF.

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Donald Trump

KOVALEV-PASCAL EN JANVIER

Jean Bédard, président d'InterBox, a confirmé aux médias présents à New York que Jean Pascal obtiendra son combat revanche face à Sergey Kovalev. Les deux mi-lourds en viendront aux coups le 30 janvier prochain, au Centre Bell. Pascal (30-3-1, 17 K.-O.) s'était incliné par K.-O. technique face à Kovalev (28-0-1, 25 K.-O.) le 14 mars dernier.

- La Presse Canadienne