Le clan de Gennady Golovkin est persuadé que son boxeur est celui disposant de la plus grande intelligence du ring dans son combat d'unification face à David Lemieux.

C'est ce qu'ont laissé entendre Golovkin (33-0, 30 K.-O.), champion des poids moyens de l'IBO, de la WBA et du WBC, et son entraîneur, Abel Sanchez, au cours d'une téléconférence à 10 jours du choc face à Lemieux (34-2, 31 K.-O.).

«Nos styles sont un peu différents, mais je crois surtout que j'ai une meilleure intelligence de boxe», a affirmé le Kazakh de 33 ans.

«(Gennady) est le boxeur le plus intelligent de ce combat. David a une très bonne fiche en ce qui a trait aux K.-O., mais l'intelligence du ring fera la différence et Gennady est dans une classe à part à ce niveau, a pour sa part déclaré Sanchez. Ce ne sera pas un combat facile - David peut frapper - mais l'intelligence du ring est supérieure chez Gennady.»

Marc Ramsay les prévient: ne sous-estimez pas le Montréalais.

«Je ne porte à peu près pas attention à ce qu'Abel Sanchez peut dire ou faire, a d'abord déclaré l'entraîneur de Lemieux. On se concentre sur ce qu'on veut apporter dans ce combat. Mais dans les deux ou trois derniers combats de David, c'est le "feeling" que j'ai eu: que les entraîneurs adverses sous-estiment la qualité de boxeur et l'intelligence du ring de David. Si Abel prend cette direction, il va être le prochain sur la liste à être surpris.»

«Je pense qu'Abel Sanchez essaie de trouver des sujets, a ajouté Lemieux, qui est âgé de 26 ans. De dire que Golovkin a une meilleure intelligence de boxe que moi, peut-être que c'est vrai. Le problème, c'est que le 17 octobre, ça ne fera pas de différence. Je suis un combattant très difficile, très complet, et je suis maintenant prêt pour l'adversité à laquelle je ferai face. J'ai des surprises pour eux.»

Lemieux est évidemment moins connu au sud de la frontière et ses deux défaites - face à Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine, en 2011 - ont retenu l'attention des scribes américains. Sanchez a vite fait de leur rappeler que Lemieux est maintenant un boxeur bien différent.

«D'abord, le combat contre Rubio, il n'avait que 22 ans ou 23 ans. Tout le monde s'aplatissait devant lui à ce moment-là, je pense que HBO avait préparé un documentaire sur lui, disant qu'il serait le prochain grand boxeur de la division. C'est beaucoup à cet âge, a-t-il commenté. Je crois qu'il était trop jeune. Il affrontait un gars avec beaucoup d'expérience, qui a pris tout ce qu'il avait à lui infliger au cours des six premiers rounds et l'a fatigué pour l'emporter.

«Les habiletés étaient là, la puissance était là, mais c'est l'inexpérience qui a pesé plus lourd, à mon avis. Depuis ses deux défaites, Marc (Ramsay) et lui sont sur une lancée. Ces deux ou trois derniers combats, il a affronté de très bons boxeurs. (Hassan) N'Dam (que Lemieux a battu pour le titre vacant de l'IBF) n'est pas un vilain boxeur. David est un bon boxeur. Il n'a pas nécessairement un très grand c.v., mais il a affronté des gars valides et vous ne pourrez jamais lui enlever sa force de frappe. C'est ce qui fait que le 17 octobre, ça peut aller des deux côtés. Nous nous attendons au meilleur de David Lemieux.»

Et pour livrer ce meilleur de David Lemieux, Ramsay avait un plan bien établi.

«Les camps sont toujours un peu sur le même modèle. Maintenant, nous avons bien étudié notre adversaire, on connaît ses forces et ses faiblesses. En même temps, on est très concentré sur ce que David peut imposer le soir du combat. Si on ne regarde que l'adversaire, on suit souvent la stratégie de l'autre personne, on se concentre trop sur elle et on oublie ce que nous pouvons apporter. Ce n'est pas le cas avec notre équipe. On est très conscient de ça et David va imposer son style le 17.»

Combat rafraîchissant

Autant le clan Golovkin que le clan Lemieux ont encensé leurs promoteurs respectifs - K2 Promotions, Golden Boy Promotions et Eye of the Tiger Management (EOTTM) - pour la tenue de ce combat.

«Nous avons les deux meilleurs poids moyens du monde qui s'affronteront. C'est un vent de fraîcheur pour la boxe, a indiqué Camille Estephan, président d'EOTTM. C'est comme de voir deux titans s'affronter, deux montagnes: l'Everest contre le Kilimandjaro.»

«Il est temps que les promoteurs prennent des risques et que les meilleurs boxeurs s'affrontent, a laissé tomber Sanchez. (...) Finalement, nous verrons un combat que les partisans demandent.»