L'Américain Deontay Wilder met pour la première fois en jeu son titre WBC des lourds, samedi face à son compatriote Eric Molina, mais l'objectif est plus haut avec l'espoir de défier ensuite le patron de la catégorie reine, l'Ukrainien Vladimir Klitschko.

Pour la boxe américaine, après la conquête de ce titre mondial en janvier face au Canadien Bermane Stiverne, grâce à Wilder, c'est donc la deuxième étape de la mission «Retour au premier plan».

En dominant Stiverne aux points il y a moins de six mois, «The Bronze Bomber» était en effet devenu le premier Américain champion du monde des lourds depuis 2007 et Shannon Briggs. Et s'il veut viser plus haut, à savoir unifier la catégorie, Wilder, 29 ans, sait qu'il doit faire grosse impression à Birmingham, en Alabama.

«Il faut que je le mette K.O.», a-t-il reconnu à propos de son adversaire qui ne s'est incliné qu'à deux reprises en 25 combats. «Je me suis fait un nom grâce à mes K.O., il est temps que je renoue avec cette habitude», a souri le boxeur, invaincu en 33 combats, dont 32 avant la limite.

Jusque là seulement quatre boxeurs ont réussi à aller au-delà de la quatrième reprise face à Wilder et Stiverne avait été hospitalisé pendant deux jours après sa défaite de janvier à Las Vegas.

Mais il en faudrait plus pour effrayer Molina: «Personne ne m'accorde la moindre chance, j'ai toujours été un outsider, mais j'ai rêvé de ce combat toute ma vie», a-t-il insisté.

«Une fois que j'aurai décroché ma victoire, je reviendrai ici pour donner une revanche à Wilder», a assuré le Texan de 33 ans.

Une victoire de Wilder a clairement les faveurs des observateurs et parieurs et pourrait déboucher sur un alléchant duel contre Vladimir Klitschko qui détient les titres WBA, WBO et IBF de la catégorie.

L'Ukrainien de 39 ans, dont le frère aîné Vitali a longtemps été le champion WBC des lourds avant de se lancer dans la politique, ne s'est plus incliné depuis 2004. Mais il pourrait avoir du mal face à la puissance et à l'état d'esprit résolument offensif de Wilder.

L'Américain sait qu'il doit en passer par là pour restaurer le renom de son pays, qui a produit des phénomènes comme Mohamed Ali, George Foreman, Mike Tyson ou Evander Holyfield mais a désormais laissé le contrôle de la catégorie reine aux nations issues de l'ex-bloc soviétique.

Mais il n'est pas certain que Klitschko lui accorde sa chance et lui permette de mener à bien sa mission rapidement.