La déception est encore présente chez Steve Bossé. Il aurait adoré pouvoir livrer son premier combat dans l'UFC devant ses partisans québécois, samedi soir au Centre Bell. Un cruel coup du destin en a décidé autrement. Mais malgré cela, il jure être en paix avec la situation.

Rappelons le fil des événements. Au départ, Quinton «Rampage» Jackson devait célébrer son retour au sein de l'UFC en affrontant le Brésilien Fabio Maldonado lors de ce gala. Or, l'ex-employeur de Jackson, Bellator, une organisation concurrente de l'UFC, a obtenu une injonction empêchant l'Américain de se battre.

L'UFC a donc choisi de faire appel à Bossé afin de le remplacer au pied levé. L'ancien dur à cuire de la Ligue nord-américaine de hockey, qui avait auparavant dû renoncer aux arts martiaux mixtes et au sport en général en raison de blessures, a accepté de sortir de sa retraite et de relever le défi qu'il espérait tant obtenir.

Sauf que dans l'intervalle, Jackson a interjeté appel de l'injonction contre lui. Et le tribunal lui a donné raison cette semaine. Il obtenait ainsi de nouveau le feu vert pour se mesurer à Maldonado comme prévu. Au grand dam de Bossé, qui a finalement été éliminé de la carte de samedi soir.

À la prochaine fois

Ce dernier s'est néanmoins présenté devant les médias, jeudi midi, en compagnie des autres athlètes impliqués dans les combats principaux de la carte de ce UFC 186. Et il a accepté de revenir sur cette rocambolesque série d'événements.

«J'aurais vraiment aimé faire ce combat, a confié le colosse de 33 ans. L'affrontement était vraiment parfait pour les styles. Ça aurait pu me valoir tout de suite une bonne cote sur la scène internationale.»

Il semble toutefois que ce ne soit que partie remise pour Bossé, qui travaille aussi comme pompier à Saint-Constant. Il a signé une entente pour quatre combats avec l'UFC, et celle-ci lui a assuré qu'il aurait la chance de se battre dans un proche avenir.

«Même si ce n'est pas au Canada, chez nous, j'aurai la chance de montrer ce que je vaux», a-t-il souligné.

Bossé, comme on le disait, a dû faire une croix sur sa carrière sportive l'année dernière. Les blessures accumulées sur la glace et dans l'octogone avaient fini par avoir le dessus sur lui.

«L'année passée, je voyais noir dans plusieurs domaines de ma vie, et encore plus en raison des blessures, a-t-il expliqué. J'ai tiré la "plogue" et je me suis concentré sur ma carrière de pompier. [...] Il y a un an, je me disais que mon corps en avait assez. Ça a juste fait du bien de faire le vide, de faire autre chose.»

Il s'est cependant laissé tenter par un retour sur patins l'automne dernier, reprenant son rôle de dur à cuire. Et c'est là que la flamme s'est rallumée.

«L'adrénaline est revenue, a-t-il dit. On dirait que le guerrier en moi est ressorti. Maintenant, je dirais que je suis en train d'éclater dans la meilleure phase de ma carrière, qui est l'UFC. Je vais aller jusqu'au bout avec ça.»

«Rampage» soulagé

De son côté, Jackson a avoué qu'il avait trouvé toute cette incertitude entourant son combat pour le moins éreintante, et qu'il est bien soulagé de pouvoir enfin affronter Maldonado comme prévu.

«C'est stressant, a-t-il déploré. Je me souviens que parfois, je n'étais pas concentré puisque je devais parler au téléphone avec l'avocat. [...] Je n'ai jamais vécu ce genre de combat auparavant. Je sentais que je devais me battre simplement pour venir ici. C'était très difficile.»

«Rampage» a bien sûr été l'un des points de mire de la journée de jeudi. Sans surprise, de nombreux représentants des médias ont voulu aborder la question du litige qui aurait pu le tenir hors du gala de samedi.

L'une des relationnistes de l'UFC a tenté désespérément de museler les reporters souhaitant interroger le combattant à ce sujet. Sans grand succès.

«Aujourd'hui, je me sens plein d'énergie en sachant que jusqu'à maintenant, j'ai gagné. Je suis ici», a conclu Jackson.

À la suite des nombreux changements que la carte du gala a subis au cours des dernières semaines, le combat principal de l'événement mettra désormais en scène Demetrious Johnson, qui tentera de défendre à nouveau sa ceinture des poids légers contre le Japonais Kyoji Horiguchi. Interrogé pour savoir si le fait d'être maintenant impliqué dans l'affrontement de la soirée lui imposait une pression supplémentaire, le champion a tout de suite assuré que ce n'était pas le cas. «J'ai défendu ma ceinture cinq fois déjà, et le résultat a toujours été le même: je suis retourné à la maison et j'ai recommencé à m'entraîner. Si je la perds, c'est certain que je serai déçu, mais je vais quand même reprendre l'entraînement», a-t-il indiqué.

La demi-finale du gala UFC 186 opposera le Britannique Michael Bisping à l'Américain C.B. Dollaway. Bisping, qui tentera de revenir en force après s'être incliné devant Luke Rockhold en novembre dernier, affirme que «[sa] réputation sera en jeu» lors de ce combat. «Je dois offrir la performance d'une vie, a-t-il fait savoir. Je crois que c'est ce que je vais faire. Je crois que je vais connaître une performance éclatante. C.B. Dollaway est un dur, j'ai beaucoup de respect pour lui, il a l'air d'un bon gars et c'est un homme de famille. Mais samedi soir, il sera une victime. C'est aussi simple que ça.»