Yvon Michel avait averti que Gabriel Campillo était un adversaire dangereux pour Artur Beterbiev, surtout au point où en est le boxeur russe dans sa jeune carrière professionnelle. Mais comme Beterbiev ne comprend ni parle le français, il n'en savait sans doute rien, et il a servi à l'Espagnol la même médecine qu'à ses sept adversaires précédents.

Beterbiev, la vedette montante de la boxe au Québec, a encore une fois étalé tout son talent et sa force de frappe, et il a signé une victoire par mise hors de combat au quatrième assaut d'un duel prévu pour 10 rounds.

Beterbiev (8-0-0, 8 K.-O.) n'a pas mis de temps à se mettre en marche. Dès la première minute d'action, le Russe de 30 ans a ébranlé Campillo (25-7-1, 12 K.-O.) d'une solide droite qui a repoussé l'Espagnol dans son coin. Beterbiev a enchaîné avec une combinaison de coups qui a amené l'Espagnol au tapis pour un compte de huit.

Parfois passif, mais surtout patient et méthodique lors des deux rounds suivants, Beterbiev s'est lancé vers Campillo tel un fauve sur une proie et l'a gelé pour le compte grâce à une spectaculaire combinaison droite-gauche, tôt au quatrième round.

Pour la huitième fois de sa jeune carrière, Beterbiev a eu besoin de moins de quatre rounds pour se défaire d'un rival. Il sera maintenant 2e au classement de l'IBF, a précisé Yvon Michel.

«Ç'a été un combat normal pour moi!», a lancé Beterbiev, provoquant les rires généralisés des journalistes.

Son entraîneur Marc Ramsay s'est dit très impressionné par la prestation de son protégé, même s'il est pourtant habitué à de grandes performances de sa part.

«Au-delà de la force brute, Artur a démontré un contrôle technique et émotionnel, a-t-il renchéri. Artur a bien écouté nos consignes, il les a écoutées à la lettre!»

Pour Campillo, il s'agit d'un quatrième revers par mise hors de combat. Il s'était notamment incliné en trois rounds contre Sergey Kovalev le 19 janvier 2013.

Une 10e pour Bouchard

Encouragé par une horde de supporters venus de Baie-Saint-Paul, Sébastien Bouchard (10-1, 3 K.-O.) a livré une solide performance et vaincu le Français Denis Farias (19-7-2, 1 K.-O.) par décision unanime dans un combat de huit rounds chez les super mi-moyens.

Deux des trois juges ont remis des scores de 78-74 et le troisième, 79-73.

«Je suis satisfait de ma performance à partir du troisième round, a analysé le sympathique pugiliste, qui célébrera son 28e anniversaire de naissance jeudi prochain. J'étais tendu au début, mais nous avons fait des ajustements et j'ai écouté les conseils de mon entraîneur. Je sais que je l'ai atteint solidement plusieurs fois, mais il est un boxeur d'expérience», a enchaîné Bouchard, qui souhaite obtenir l'appui d'un promoteur pour propulser sa carrière.

Ce combat aura finalement mis un peu de lustre à un volet préliminaire sans panache. Certains spectateurs ont d'ailleurs hué les super mi-moyens Julian Williams (19-0-1, 11 K.-O.) et Joey Hernandez (24-3-1, 14 K.-O.). Les deux Américains ont offert une prestation sans trop de saveur jusqu'à ce que Williams se mette à marteler son rival au neuvième assaut. Hernandez a même déposé un genou au sol pour stopper la pétarade de coups, avant de s'incliner par décision unanime des juges.

Également en préliminaire des deux affrontements-phares de l'après-midi, Roody Rene (1-2-1, 0 K.-O.), d'Ottawa, a défait Shakeel Phinn (1-1, 1 K.-O.), de Brossard, par décision unanime chez les super mi-moyens, Oscar Rivas (16-0, 11 K.O) n'a eu besoin que d'un round pour vaincre l'Allemand Oezcan Cetinkaya, tandis que Custio Clayton a vaincu le Belge Ronald Berti par arrêt de l'arbitre au deuxième round.

Le Québécois Kevin Bizier a récolté une 24e victoire en 26 sorties, l'emportant par décision face au Français Fouad El Massoudi.

En lever de rideau, Visian Dalkhaev, un Montréalais d'adoption né en Russie, a mérité une deuxième victoire en autant de combats, défaisant le Français Adel Hadjouis par décision unanime à l'issue d'un duel de quatre assauts chez les moins de 122 livres. Les trois juges lui ont accordé chacun des quatre rounds.