À défaut de pouvoir s'appuyer sur Georges St-Pierre, comme lors de sa dernière visite au Centre Bell, l'Ultimate Fighting Championship (UFC) misera sur un fort contingent local à l'occasion du gala du 25 avril. Sept combattants québécois ou ayant leurs quartiers à Montréal participeront à la soirée qui s'achèvera par deux combats de championnat du monde.

Présents au Centre Bell, hier, dans le cadre d'un entraînement médiatique, Olivier Aubin-Mercier (6-1) et Patrick Côté (21-9) illustrent la large palette qui existe au Québec: 9 ans et 14 combats séparent le jeune poids léger du vétéran mi-moyen, qui se mesureront, respectivement, à David Michaud (8-1) et à Joe Riggs (40-15).

Pour Aubin-Mercier, qui a remporté sa première victoire dans l'organisation en octobre, l'heure est encore à l'apprentissage, à la gestion du stress et à la consolidation de son statut. «Cette première victoire m'a donné un ou deux combats assurés dans l'UFC même si je pense que je vais en avoir plus que ça. Je me suis amélioré dans beaucoup d'aspects, a jugé celui qui détient une ceinture noire en judo. [...] Depuis octobre, c'était bien d'avoir du temps pour améliorer mes habiletés. C'était bénéfique, et il va y avoir une grosse différence dans mon prochain combat.»

Côté, bientôt 35 ans, tentera de rebondir après avoir encaissé un premier revers dans sa division actuelle,contre Stephen Thompson. L'ancien mi-lourd et poids moyen s'attend à un combat assez violent contre l'expérimenté Riggs. «On aime combattre debout. C'est un gaucher qui a de bonnes mains, qui est fort physiquement, avec un bon ground-and-pound. Mais il s'est fait passer le K.-O. quelques fois et on l'a vu abandonner assez rapidement.»

Succession de scandales

En plus de l'absence de la grande idole locale, l'UFC a dû démarrer sa promotion montréalaise, hier, dans la foulée de plusieurs scandales de dopage. En attendant l'application de règles et sanctions plus sévères, le débat se poursuit toujours sur l'héritage du légendaire Anderson Silva, qui a échoué à deux tests antidopage, en janvier. Hier, le Brésilien avait tout de même quelques partisans parmi les combattants. «Mon opinion de lui n'a pas changé, a tranché le champion du monde des poids mouches, Demetrious Johnson (21-2-1). Il a fait une seule erreur et tout le monde efface ses accomplissements. Il a fait des choses incroyables dans un octogone, qu'il ait pris des substances ou non.»

Et maintenant que l'UFC a démontré sa volonté de réellement s'attaquer à ce fléau, quelle sera la réaction de GSP? «C'est son cheval de bataille depuis presque deux ans et c'est la raison principale pour laquelle il fait actuellement une pause. L'UFC et les Commissions vont travailler ensemble pour attraper plus de tricheurs et même si cela peut prendre du temps, c'est un pas en avant vers son retour», a indiqué Côté.

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Enfin la revanche

Il n'y a pas encore ses habitudes, mais T.J. Dillashaw (12-2) connaît déjà bien le Centre Bell. Lors de l'UFC 158, le champion du monde des poids coqs y avait remporté... le deuxième combat de la soirée aux dépens d'Issei Tamura.

«C'était une expérience incroyable, les gradins étaient pleins lors de mon combat préliminaire, alors qu'à Las Vegas, les gens ne se pointent pas avant l'événement principal», a-t-il souligné.

Le Californien est entré dans un autre monde depuis sa victoire, à la surprise générale, contre Renan Barao (35-2), en mai dernier. Désormais détenteur de la ceinture, il retrouvera le Brésilien pour une revanche qui avait dû être annulée, le 30 août. Tandis que Barao avait été victime d'un malaise au cours de sa coupe de poids, Dillashaw avait finalement vaincu le valeureux Joe Soto.

«Cela fait trois camps que je me prépare pour [Barao], a dit en souriant Dillashaw, qui espère enfin tourner la page en cas de victoire. Cela rend mon plan de match et mon entraînement plus faciles.»

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Photo Martin Chamberland, La Presse

Le champion du monde des poids coqs, T.J. Dillashaw.

Un champion discret

En matière de notoriété publique et médiatique parmi les différents champions du monde, le poids mouche Demetrious Johnson se retrouve souvent en bas de l'échelle. Son combat à la carte contre Ali Bagautinov, lors de l'UFC 174, a par exemple été le moins acheté dans la dernière décennie. Et même si les critiques d'anciens adversaires pleuvent, Johnson ne changera pas son approche en vue de la sixième défense de son titre contre le Japonais Kyoji Horiguchi (15-1).

«Trois de mes quatre derniers combats se sont finis avant la limite, et je fais tout ce qu'il faut pour être un champion dominant, a pesté celui qu'on surnomme Mighty Mouse. J'ai battu [John] Dodson, Bagautinov, Joseph [Benavidez]. Qui d'autre dois-je battre pour faire correctement mon travail?»

Rappelons que Johnson est l'unique champion depuis l'introduction de la catégorie, en 2012.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Le champion du monde des poids mouche, Demetrious Johnson.