Comme ce fut le cas contre Chad Dawson, Jean Pascal a reconnu qu'il sera le négligé lors de son combat pour les titres IBF, WBA et WBO contre le Russe Sergey Kovalev le 14 mars au Centre Bell.

«Ça me plaît bien comme rôle, je n'ai aucune pression, a admis Pascal. Si je perds ce combat-là, les gens vont dire que c'est normal, et si je le gagne, alors je vais causer la surprise. Donc ça ne me cause aucun problème d'être le négligé.»

En ce sens, on a noté un changement d'approche - beaucoup plus respectueuse - de Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) envers Kovalev (26-0-1, 23 K.-O.), contrairement aux interminables prises de bec sur Twitter entre le boxeur lavallois et Adonis Stevenson (25-1-0, 21 K.-O.). Pascal a d'ailleurs remercié Kovalev de lui offrir l'opportunité de l'affronter, et l'a décrit comme étant un pugiliste «accompli, talentueux et hargneux».

«Sergey Kovalev a été nommé le boxeur de l'année selon le magazine «Sports Illustrated', c'est le roi de la division, a noté le boxeur québécois de 32 ans. C'est un bon boxeur, avec une bonne mâchoire. Ce sera un combat difficile, et je vais devoir me préparer en conséquence pour relever ce défi.»

Assis à la même table, Kovalev a brièvement marmonné quelques mots en français avant de lancer des fleurs à son adversaire.

«Jean Pascal, c'est le meilleur adversaire que j'ai affronté depuis Bernard Hopkins, a dit le taciturne Russe. Mais j'en ai assez dit. Je suis un boxeur.»

Pascal, le Rocky des temps modernes

Pascal a d'ailleurs dressé un parallèle entre sa situation actuelle et celle de Sylvester Stallone, alias «Rocky', dans le film Rocky IV. À la suite du décès d'Apollo Creed aux mains d'Ivan Drago, Rocky, dans le rôle du négligé, a vaincu à la surprise générale le boxeur soviétique dans le ring.

«Au fond, c'est le boxeur nord-américain contre le boxeur russe, a résumé Pascal. Il va y avoir beaucoup d'action dans ce combat. Kovalev est un dur cogneur, alors que moi je suis un boxeur qui aime aller à la guerre. Ça va être un bon combat.»

D'autre part, Pascal s'est défendu d'avoir offert des performances décevantes en 2014 contre Lucian Bute et Roberto Feliciano Bolonti.

«J'ai envoyé (Bolonti) à l'hôpital, qu'est-ce que je peux faire de mieux?, a questionné le Lavallois, sourire en coin. Le 14 mars, ce ne sera pas un combat, mais ce sera le plus gros combat de l'histoire de la boxe au Canada. De plus, je ne me bats pas contre Kovalev, mais contre le roi de la division. Ce sera extrêmement difficile.»

Une flèche vers Stevenson

Le vainqueur de ce duel obtiendra un laissez-passer pour un combat de championnat contre Stevenson qui pourrait être présenté en septembre prochain. La promotrice de Kovalev, Kathy Duva (Main Events), n'a d'ailleurs pas hésité en conférence de presse lundi pour lancer une flèche vers le champion WBC des mi-lourds.

Après avoir abandonné un combat contre Kovalev pour courtiser Hopkins, Stevenson, son gérant Al Haymon et GYM ont été poursuivis pour bris de contrat par Duva. Elle n'a abandonné les procédures que lorsque Hopkins et Kovalev ont signé un contrat pour un combat d'unification, remporté par Kovalev.

«Je suis ennuyée par les boxeurs qui ne veulent pas affronter les meilleurs de leur catégorie, a lancé Duva. Je préfère les combats serrés où je suis incapable de prédire qui sortira vainqueur. Dans ce cas-ci - le combat Pascal-Kovalev -, nous avons deux boxeurs époustouflants.»