Même s'il vise un K.-O., Adonis «Superman» Stevenson promet de ne rien précipiter dans le ring vendredi soir à Québec contre le Russe Dmitry Sukhotsky.

Pour la quatrième défense de son titre mondial WBC des mi-lourds, Stevenson (24-1-0, 20 K.-O.) affrontera un adversaire qu'il connait peu, qui est largement négligé pour l'emporter mais qui espère jouer les trouble-fête au Colisée Pepsi.

Sukhotsky (22-2-0, 16 K.-O.), un gaillard originaire de Barnaoul en Asie centrale, en sera à son deuxième combat de championnat du monde après une défaite par décision unanime en Allemagne contre Juergen Braehmer pour le titre WBO des mi-lourds en 2009. Doté d'une bonne force de frappe, il n'a jamais visité le plancher, ni ne lui a-t-on passé le K.-O.

«Il n'est pas venu en touriste», a concédé Superman lors d'une conférence de presse au cours de laquelle les deux hommes ont évité les envolées grandiloquentes pour se faire polis et respectueux l'un pour l'autre. Rien à voir avec le cirque qui avait entouré le combat entre Stevenson et l'Anglais Tony «Bomber» Bellew il y a un peu plus d'un an à Québec.

«C'est un gars acharné, qui s'est entraîné pour 12 rounds, il est en top condition et c'est certain que je devrai faire attention», a ajouté l'athlète de Blainville entraîné par Sugar Hill, du Kronk Gym.

Stevenson répète qu'il va envoyer le Russe au plancher, mais n'entrevoit pas un K.-O. rapide. Pas question, a-t-il insisté, de se précipiter sur Sukhotsky comme un fauve affamé. Il entend plutôt se montrer méthodique, couvrir les angles et «travailler» au corps son adversaire jusqu'à ce que l'ouverture se présente pour l'assaut final.

«Je ne vais pas me précipiter, je vais prendre mon temps pour bien le travailler et le finir», a-t-il dit.

Surnommé «The Hunter», Sukhotsky affiche les traits d'un guerrier qui en a vu d'autres. Homme de peu de mots, l'athlète de 33 ans a assuré être fin prêt à saisir sa chance de détrôner Stevenson, si possible par mise hors de combat.

«Je me sens super bien, je suis content d'avoir cette opportunité de me battre pour un championat du monde. La division des mi-lourds comporte de solides boxeurs et je me sens solide», a dit Sukhotsky via une interprète.

Il a ajouté que la présence d'une foule hostile vendredi dans le vieil amphithéâtre de Limoilou n'aura aucun impact sur sa concentration.

«Le meilleur va gagner», a-t-il dit, ajoutant que «tout peut survenir» dans un ring de boxe et que «sans boule de cristal», il est fort hasardeux de prédire l'issue du duel.

Le promoteur, Groupe Yvon Michel (GYM), attend environ 6000 amateurs pour ce gala dont les combats principaux seront télédiffusés sur le réseau américain Showtime.

Outre Stevenson-Sukhotsky, le gala présentera en demi-finale un combat revanche chez les mi-moyens entre le Montréalais Jo Jo Dan (33-2-0, 18 K.-O.) et Kevin Bizier (22-1-0, 15 K.-O.), de Québec. Bizier a encaissé sa seule défaite en carrière le 30 novembre 2013 au Colisée contre le Roumain d'origine. Les deux hommes joueront gros: le vainqueur du duel deviendra l'aspirant obligatoire au champion IBF Kell Brook.

Six autres affrontements sont au programme, dont un combat de championnat éliminatoire IBF chez les super-moyens entre les Américains Andre «The Matrix» Dirrell (23-1-0, 16 K.-O.) et Derek «The Black Lion» Edwards (27-3-1, 14 K.-O.), ainsi que le combat du mi-lourd Artur Beterbiev (6-0, 6 K.-O.) contre Jeff Page fils (15-0, 10 K.-O.) pour les titres NABA, NABO et IBF de l'Amérique du Nord.

Il s'agit du premier combat de Beterbiev depuis son écrasante victoire face à Tavoris Cloud, en septembre dernier.