Bien qu'ils aient tous deux vu l'identité de leur adversaire changer à quelques semaines d'avis, Jean Pascal et Roberto Bolonti jurent que leur préparation n'en a pas été affectée et qu'ils seront fin prêts à croiser le fer dans le ring samedi soir, au Centre Bell.

Comme on le sait, la grande finale de ce gala devait à l'origine opposer Bolonti (35-3, 24 K.-O.) à Lucian Bute, mais le Roumain a dû déclarer forfait en raison d'une blessure au dos. De son côté, Pascal (29-2-1, 17 K.-O.) se préparait à affronter Donovan George en demi-finale, mais le combat est tombé à l'eau.

Ainsi donc, les deux âmes esseulées se feront finalement face dans l'arène, lors d'un combat prévu pour 10 rounds. En conférence de presse jeudi, les deux pugilistes ont assuré qu'en dépit de ce revirement de situation inattendu, leurs plans de match respectifs ne seraient pas affectés outre mesure.

«C'est un adversaire que je dois prendre très au sérieux, a souligné Pascal. Ce n'est pas un adversaire de dernière minute. Il a déjà boxé outre-mer et contre des champions du monde. Ça va donner une belle bataille.»

À l'annonce de son affrontement contre Bute, Bolonti avait justement souligné le fait qu'à l'inverse de ses récents combats, il pourrait profiter d'une période d'entraînement prolongée. Il a d'ailleurs passé les trois derniers mois à travailler sur sa préparation physique.

«Je suis déçu, car je sais que plusieurs personnes de Montréal suivent Lucian Bute. C'est comme une icône de la ville. Mais c'est toujours plus facile d'affronter un boxeur droitier (Pascal) qu'un gaucher (Bute). La stratégie du combat va changer, mais je ne suis pas inquiet», a indiqué l'Argentin, par l'entremise de son interprète et gérante, Natalia Rivero.

Pas distrait par Kovalev

Si Pascal l'emporte samedi, il aura ensuite rendez-vous avec Sergey Kovalev, triple champion du monde des mi-lourds depuis sa victoire contre Bernard Hopkins, il y a quelques semaines. Le combat aurait lieu le 14 mars, à Montréal ou à Québec.

Ce serait alors la première fois depuis 2012 que Pascal aurait la chance de mettre la main sur un titre mondial. Il n'a toutefois pas l'intention de laisser cette idée le distraire samedi.

«Ce serait impensable d'avoir un manque de motivation, car je sais que c'est important de remporter ce duel de belle façon pour bien se positionner pour le combat au mois de mars. Mais le combat du mois de mars, c'est dans le futur. Je n'y pense pas. Ça me sert juste de motivation. Je me concentre sur Roberto Bolonti», insiste-t-il.

Mais Bolonti, lui, voit les choses d'un autre oeil. «C'est l'ingrédient le plus important du combat. Jean Pascal m'affronte (samedi), mais ses pensées sont avec Kovalev. Vous pourriez en comprendre qu'il a la tête ailleurs. Je ne suis pas venu ici en touriste. Je suis venu ici pour la gloire et pour gagner le combat. Pour moi, ça représente un combat de championnat du monde, même s'il n'y a pas de titre à l'enjeu.»

Les deux adversaires se reverront vendredi après-midi, au Casino de Montréal, à l'occasion de la pesée officielle.