Tous les acteurs associés au gala du 6 décembre, au Centre Bell, en conviennent: Jean Pascal et Lucian Bute devront livrer des performances convaincantes contre Donovan George (25-4-2, 22 K.-O.) et Roberto Bolonti (35-3, 24 K.-O.). En effet, entre combats de championnat du monde et offres alléchantes, leur retour dans le ring devrait déboucher sur des moments plutôt intéressants.

Par exemple, les options ne manqueraient pas pour Jean Pascal (29-2-1, 17 K.-O), qui se rapproche du luxe de choisir entre deux combats de championnat du monde. Si le mi-lourd de 32 ans est l'aspirant obligatoire d'Adonis Stevenson pour la ceinture WBC, il juge qu'un affrontement avec le Russe Sergey Kovalev (26-0-1, 23 K.-O.), détenteur des titres WBA, WBO et IBF, aurait «un peu plus de prestige».

Le Lavallois, bien conscient de la situation («sans victoire impressionnante contre George, mon combat contre Kovalev pourrait tomber à l'eau), a d'ailleurs profité d'une conférence de presse, mercredi matin, pour asséner un nouveau jab à Stevenson.

«Il a manqué sa chance pour 2014. Les astres étaient bien alignés puisqu'on aurait pu faire un tournoi à 175 lb avec le vainqueur de notre combat qui aurait affronté Kovalev ou (Bernard) Hopkins. Adonis a voulu faire l'autruche, il s'est caché.»

L'option Kovalev tiendrait donc la position de tête, d'autant plus que de premières discussions ont déjà eu lieu entre InterBox et la gérante du Russe, Kathy Duva. Âgé de 31 ans, Kovalev a vaincu Hopkins par décision unanime, samedi soir à Atlantic City. Le dénouement a entraîné quelques sourires dans les bureaux d'InterBox.

«Pour nous, le résultat est très satisfaisant, car on souhaitait vraiment que Kovalev gagne, a expliqué le président du groupe, Jean Bédard. On comprenait que si Hopkins l'avait emporté, on aurait probablement été moins un centre d'intérêt pour la suite.»

Un combat Pascal-Kovalev pourrait-il avoir lieu à Montréal, au printemps? «Dans l'ensemble, les revenus totaux vont faire en sorte que l'on devient intéressant, car on ne vient pas piger dans leur argent. On amène de l'argent supplémentaire, a rappelé Bédard. Et si son critère (de Duva), c'est ça, on va s'entendre!»

De son côté, Bute (31-2-0, 24 K.-O.) effectue une partie de son camp aux Philippines, où il côtoie deux légendes en l'entraîneur Freddie Roach et le boxeur Manny Pacquiao (56-5-2, 38 K.-O.). Pour lui aussi, les projets de 2015 devraient être un peu plus emballants que l'année 2014, marquée par sa défaite contre Pascal et un changement d'entraîneur.

«Je peux dire que son camp va extrêmement bien, et c'est très différent de ce qu'il est habitué de vivre, a souligné Bédard. C'est une soirée très importante, car c'est avec ce combat qu'il veut rejoindre le party qu'il risque d'y avoir chez les 175 lb. On a des projets très intéressants pour lui, mais ils sont conditionnels à sa performance du 6 décembre.» Les offres incluraient aussi des combats à 168 lb, la catégorie dans laquelle il se battait avant son duel contre Pascal.

Lemieux sur grand écran

InterBox s'attend à une foule de 8000 à 10 000 spectateurs pour ce gala au Centre Bell. La soirée se terminera un peu plus tard que prévu en raison de la présentation, sur écran géant, du combat de David Lemieux (32-2-0, 20 K-.O.) contre Gabriel Rosado (21-8-0, 13 K.-O.) Le nom du champion NABF des poids moyens, qui se dit «plus fort que jamais» en vue de ce combat à Brooklyn, revient de plus en plus dans les discussions aux États-Unis.

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Photo André Pichette, La Presse

David Lemieux

«Hopkins a montré son âge»

Selon Jean Pascal, le Bernard Hopkins de samedi n'avait rien à voir avec celui qu'il a affronté en 2010 et en 2011. À l'époque, il s'était incliné par décision unanime après un premier combat achevé par un match nul majoritaire. Sans rien enlever à Kovalev, on a pu voir que Hopkins a montré son âge.

«Le Hopkins que j'ai affronté avait 44 et 45 ans et dans la quarantaine, il y a une différence entre cette tranche-là et 49 ans. Je n'enlève rien à Kovalev, mais Hopkins n'a pas été aussi actif dans ce combat-là que dans ses derniers. Il a lancé moins de 200 coups (samedi dernier).»

Et pour ceux qui estiment que Jean Pascal n'aurait aucune chance contre Kovalev, la réponse est sans appel: «J'adore ça quand on doute de moi.»