Il a beau s'être tenu à l'écart du ring au cours de la dernière année, Tavoris Cloud se dit fin prêt à affronter Artur Beterbiev, samedi soir au Centre Bell. Et bien qu'il possède un net avantage sur le plan de l'expérience, il refuse de pécher par excès de confiance.

Cloud (24-2, 19 K.-O.), 32 ans, ne s'est pas battu depuis sa défaite contre Adonis Stevenson, le 28 septembre dernier. L'ancien champion du monde IBF des mi-lourds ne s'est toutefois pas laissé rouiller pour autant. Pendant que sa conjointe donnait naissance à leur fils Jacob, il y a six mois, il a continué de trimer dur à l'entraînement, question de revenir au sommet de sa forme.

«Je ne suis pas trop confiant. Je sais que ce gars-là a du talent. Tu ne vas pas aux Jeux olympiques deux fois en étant un bagarreur de rue. Mais le fait d'aller aux Jeux ne fait pas nécessairement de toi un bon boxeur professionnel. Il y a une grande différence. Je le prends très au sérieux», a-t-il assuré en conférence de presse, hier.

Cloud entend malgré tout mettre à profit son statut de vétéran pour venir à bout de son adversaire, dans un combat où le titre NABA des mi-lourds sera en jeu.

«Ma stratégie est d'utiliser mon expérience pour le surpasser mentalement dans le ring et de laisser mes mains demeurer actives. Il n'y a pas de stratégie concrète, si ce n'est que d'utiliser mon expérience quand je le peux et chaque fois que je le peux», détaille-t-il.

Rappelons qu'à l'origine, Cloud devait affronter Jean Pascal dans le cadre de ce gala. Une dispute contractuelle entre Pascal et le Groupe Yvon Michel (GYM) a toutefois forcé le promoteur à réorganiser ses plans, de sorte que Beterbiev (5-0, 5 K.-O.) a été propulsé à l'avant-scène, en dépit de son maigre parcours professionnel.

«Je pense qu'il [Pascal] ne se comporte pas de façon professionnelle en ce moment, déplore Cloud. Il a besoin de vieillir et de décider ce qu'il a envie de faire, à savoir s'il préfère être un party animal ou un boxeur professionnel.»

Beterbiev croit en ses chances



Beterbiev, âgé de 29 ans et fort d'un parcours étincelant chez les amateurs, entend pour sa part profiter de la soirée de samedi pour prouver qu'il a sa place parmi les professionnels. Par l'entremise de sa gérante et interprète, Anna Reva, le pugiliste d'origine russe mentionne qu'il estime avoir des chances réalistes de l'emporter.

«Je le sens dans mon coeur, indique-t-il. Je sais que je suis capable et je sens que je vais réussir. J'ai beaucoup d'expérience au niveau amateur. Je sais que je peux le faire.»

«Que ce soit en prévision d'un championnat du monde ou d'un combat ordinaire au gymnase, il se prépare toujours au pire. Il prend toujours tout au sérieux. [...] De mon point de vue, soit les gens l'ont, soit ils ne l'ont pas. Il a l'oeil du tigre», ajoute Anna Reva.

On verra donc samedi si ce sera suffisant pour que le sang neuf triomphe du vieux routier.

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L'identité du prochain adversaire de Lucian Bute est désormais connue. Selon ce que rapportait le 98,5 FM, hier, le boxeur d'origine roumaine se mesurera à l'Argentin Roberto Bolonti (35-3), le 6 décembre au Centre Bell.

Ce dernier a disputé son dernier combat le 7 juin en Allemagne, s'inclinant par décision unanime des juges face à Juergen Braehmer dans un affrontement où un championnat du monde WBA était en jeu. Il avait cependant remporté ses cinq combats précédents.

Pour Bute, il s'agira d'un premier duel depuis sa défaite contre Jean Pascal, en janvier. Ce sera aussi son premier combat sous la gouverne de son nouvel entraîneur, Freddie Roach.