Vingt-deux mois après une défaite controversée et douloureuse, Manny Pacquiao a pris samedi soir sa revanche sur Timothy Bradley et récupéré le titre WBO des mi-moyens, suscitant l'enthousiasme dans son pays natal, les Philippines.

Pour éviter toute répétition de cette désagréable soirée du 9 juin 2012, «Pac Man» n'a pas laissé le choix aux trois juges qui l'ont désigné vainqueur à l'unanimité (116-112, 116-112, 118-110).

Plus actif, plus puissant et plus précis que son adversaire, le Philippin de 35 ans a globalement dominé sa revanche suivie par 15 600 spectateurs acquis à sa cause.

L'Américain qui lui avait infligé sa première défaite en sept ans et 15 combats a certes trouvé parfois l'ouverture, comme à la 1re et surtout à la 4e reprises, mais il a passé une grande partie du combat à tenter d'échapper aux enchaînements de son aîné.

«Je suis si content d'être de nouveau champion du monde, cela n'a pas été un combat facile», a souligné le seul boxeur à avoir remporté des titres mondiaux dans huit catégories de poids différentes.

«Je savais qu'il fallait que je sois beaucoup plus actif que la dernière fois», a reconnu Pacquiao, qui a fini le combat avec l'arcade sourcilière gauche en sang à la suite d'un choc tête contre tête avec son adversaire.

Les Philippines ont célébré dimanche avec ferveur l'enfant du pays, super vedette dans l'archipel.

Les foules rassemblées devant des écrans géants dans les parcs, stades ou sur les places, ont lancé une immense clameur lorsque Manny a été déclaré vainqueur.

«La population de notre pays est unie pour célébrer la victoire du "poing de la nation", le député Manny Pacquiao. Il est le symbole de l'excellence des Philippins», a déclaré le porte-parole du président de l'archipel Benigno Aquino.

Pacquiao revient de loin

Pacquiao, dont la dernière victoire par K.-O. remonte à 2009, sait qu'il revient de loin: après sa défaite controversée et injustifiée selon l'enquête de la WBO, il a enchaîné un second revers en 2012 et s'est éloigné des rings, fortune et carrière en politique faites.

Mais il a fini par remettre les gants pour affronter en décembre dernier à Macao l'Américain Brandon Rios qu'il a dominé outrageusement (119-109, 120-108, 118-110).

Samedi, après son 56e succès, dont 38 avant la limite, pour cinq défaites, Pacquiao a relancé sa carrière avec éclat.

«Je me donne encore deux ans», a-t-il lancé, à peine descendu du ring.

Le Philippin, l'une des rares vedettes de la boxe de dimension internationale, a touché 20 millions de dollars pour ce combat et sa cote va à nouveau grimper.

Surtout s'il est à nouveau question du duel tant attendu et pour l'instant jamais finalisé contre l'autre vedette des mi-moyens, l'Américain Floyd Mayweather, 37 ans, champion WBC de la catégorie et chouchou des chaînes de télévision à péage.

De son côté, Bradley a perdu son invincibilité (31 victoires pour une défaite), mais gagné la plus belle bourse de sa carrière (8 millions de dollars, sans le partage des énormes recettes attendues de la télévision à la demande).

«La vie continue, je vais retourner m'entraîner, ce n'est pas un drame», a-t-il commenté après avoir reconnu qu'il avait été handicapé par une blessure musculaire à un mollet dès la première reprise.