Georges St-Pierre a annoncé vendredi qu'il quittait son sport pour une période indéterminée et il dit ne pas savoir s'il fera un retour un jour. Il abandonne du même coup le titre de champion du monde qu'il détient depuis 2008 et qu'il a défendu neuf fois d'affilée.

«J'ai besoin d'une pause pour ma santé mentale. Je n'ai pas eu une vie normale et là c'est le temps pour moi de vivre ma vie normale», a déclaré St-Pierre vendredi lors d'un appel conférence auquel participait aussi le patron de l'UFC, Dana White. «Un jour, si ça me tente, je vais revenir. Au lieu d'être le champion, je serai l'aspirant.»

«J'ai 22 combats à l'UFC, 15 pour un titre mondial, je me bats depuis très longtemps à un haut niveau. C'est beaucoup de pression, beaucoup de critiques, a dit St-Pierre. J'ai décidé que je devais prendre du temps de repos.»

St-Pierre va donc abandonner son titre de champion mi-moyen de l'UFC. «Je sais que l'UFC est une business et ne peut m'attendre. Alors je vais laisser mon titre par respect pour mes adversaires, a expliqué l'athlète de 32 ans. Un jour je pourrais revenir mais j'ai besoin de prendre une pause.»

«Je dois faire ça à ma manière. Un retour? Je ne sais pas où, je ne sais pas quand, je ne sais même pas s'il y en aura un, a-t-il dit. Si je reviens et que je dois me prouver encore, faire deux ou trois combats avant d'avoir un combat de championnat, je vais faire ça.»

Dana White a dit respecter la décision de St-Pierre «à 100%». «C'est un sport de combat. Il faut être là en entier, pas si on a des doutes», a lancé le président de l'UFC.

Le titre qui appartient depuis cinq ans à St-Pierre, celui des mi-moyens (170 livres) de l'UFC, sera mis à l'enjeu le 15 mars, à Dallas. Johny Hendricks et Robbie Lawler vont se le disputer.

La bombe du 16 novembre

Le flou régnait sur la carrière de Georges St-Pierre depuis son combat du 16 novembre contre Johny Hendricks. Ce soir-là à Las Vegas, le Québécois a remporté un combat serré et controversé. Il a ensuite annoncé devoir prendre une pause pour régler des problèmes personnels.

«Je comprends que c'est mauvais pour l'UFC si je pars comme ça. Mais je dois faire le point. Je ne peux pas dormir la nuit, je deviens fou. Je dois relaxer, je dois me retirer et faire le point, avait alors lancé St-Pierre, secoué par les émotions. Il y a des choses qui se passent dans ma vie privée et je ne veux pas en parler en public parce que c'est privé. J'ai une vie personnelle.»

Ce soir-là, Dana White avait tenu des propos blessants pour St-Pierre. Le patron de l'UFC avait ainsi mentionné que Johny Hendricks aurait dû l'emporter et que GSP s'était «fait botter le cul». Il avait aussi dit qu'il n'avait «pas le droit» de partir prendre une pause «pour aller en croisière ou je ne sais quoi» et qu'il devait aux fans et à l'organisation de donner une revanche immédiate à Hendricks.

White ne semblait pas ému par un Georges St-Pierre à fleur de peau, qui présentait plusieurs signes d'une grave commotion cérébrale. «J'ai été dans une sale guerre. Hendricks frappe comme un camion, avait dit St-Pierre. Mon cerveau s'est promené à droite, à gauche, dans mon crâne. Je voyais mal de l'oeil droit. Je me suis fait frapper dur (samedi) soir.»

Selon une analyse de La Presse, St-Pierre ne s'est jamais fait autant frapper que le 16 novembre. En fait, le champion se fait de plus en plus toucher dans ses combats.

St-Pierre a souvent répété que la santé était une priorité pour lui. «Je ne veux pas arriver à 60 ans tout magané, je veux pouvoir profiter de la vie et de ma famille», a déjà dit le Montréalais.