Tony «The Bomber» Bellew sait qu'il est en terrain hostile mais promet d'asséner toute une râclée au «nabot» Adonis «Superman» Stevenson.

Bellew (20-1-1, 12 K.-O.), de Liverpool, en Angleterre, croit pouvoir ravir la couronne des mi-lourds (175 lb) de la WBC au Québécois Stevenson (22-1-0, 19 K.-O.) par mise hors de combat, samedi soir, au Colisée Pepsi de Québec.

Les deux belligérants ont affiché mercredi leur profonde inimitié lors de la conférence de presse officielle du gala dans un hôtel de la Vieille Capitale. Stevenson a continué à claironner qu'il passera le K.-O. à l'aspirant obligatoire - dans les quatre premières rondes -, mais Bellew n'a pas semblé le moins du monde intimidé.

«Est-ce que j'ai l'air intimidé par ce nabot? Bon sang, on dirait que le gars est tombé d'un trousseau de clés», a affirmé sans rire l'athlète de six pieds, trois pouces au sujet de Stevenson, qui lui concède quatre pouces.

«C'est un nain, un nabot comme on dit chez nous. Il va se rendre compte qu'il aurait dû rester chez les 168 livres», a poursuivi le Britannique.

Âgé de 31 ans, Bellew est débarqué à Québec avec la ferme intention de faire mentir les pronostics. S'il admet que Stevenson «a un bon coup de poing», il s'empresse d'ajouter qu'il a battu «des gars bien plus gros que lui».

«Regardons les choses en face: il a été mis K.-O. par un gars qui a perdu 20 combats. Pas un, 20 combats», a insisté Bellew en faisant allusion à la dernière défaite de Stevenson, un K.-O. technique subi en 2010 aux mains de l'Américain Darnell Boone, un «journeyman».

Pour sa première sortie professionnelle hors du Royaume-Uni, Bellew estime qu'il devra «coucher» Stevenson pour le compte s'il veut l'emporter samedi soir. À son avis, il lui sera impossible d'arracher une décision sur le terrain du champion.

«Je n'aurai pas le choix (de passer le K.-O. à Stevenson). Je n'obtiendrai pas la victoire par décision. HBO et tous ces gars là n'en ont que pour Stevenson. Il faudrait que je l'envoie au tapis à toutes les rondes pour avoir un verdict nul», a-t-il soutenu.

Bellew n'entend pas à rire. Il se méfie de l'entourage de Stevenson et surtout du promoteur Yvon Michel, à qui il a posé un lapin la veille pour la séance publique d'entraînement. L'Anglais s'est brièvement expliqué à ce sujet, faisant état de choses louches.

«C'est un sale milieu. Il y a des choses qui se passent derrière la scène que vous ne croiriez pas. Alors, je ne séjourne pas dans l'hôtel où il m'a dit de rester, je ne vais pas m'entraîner dans le gymnase qu'il m'a proposé, je ne prends pas mes ordres d'Yvon Michel (...) Je n'ai pas confiance en lui», a dit celui qui redoutait plus tôt cette semaine que des personnes mal intentionnées à Québec empoisonnent ses repas.

Loin de ce type de considération, Stevenson n'a pas dérogé de son plan de communication en prévision de la deuxième défense de son titre mondial. Avec une pointe d'arrogance, il a prévenu Bellew qu'il ferait mieux de revoir ses ambitions.

«Tony Bellew, Tony, Tony, Tony, a insisté le protégé de l'entraîneur Sugar Hill sur la tribune. Je sais que tu rêves de devenir champion du monde mais là, tu vas affronter le champion du monde. Tu verras que tu n'as jamais affronté un homme, un Superman comme moi. Tu vas vite apprendre. Je vais te knocker out net.»

La carte du gala de samedi comporte un autre combat de championnat du monde d'envergure. Sergey «Krusher» Kovalev (22-0-1, 20 K.-O.), un solide cogneur russe installé en Floride, tentera de conserver son titre des mi-lourds WBO contre Ismayl «The Black Russian» Sillakh (21-1-0, 17 K.-O.), de Californie. Des victoires de Stevenson et Kovalev pourraient paver la voie à un affrontement pour l'unification des titres.