Le temps semble loin où Joachim Alcine était champion du monde. C'était il y a cinq ans, autant dire une éternité. Samedi soir, dans un amphithéâtre hostile du Mexique, Alcine va disputer un combat qu'il a accepté à une semaine d'avis, pour lequel il ne s'est pas entraîné et sans la présence d'un coach dans son coin.

«Je sais que ce n'est pas idéal, mais c'était une occasion que je ne pouvais pas laisser passer», admet Alcine (33-5-1, 19 K.-O.), joint mardi par La Presse.

Le Montréalais d'origine attendait désespérément un combat après sa défaite de juin dernier; il s'agissait de son troisième revers d'affilée. Mais les semaines passaient et les offres ne venaient pas. Quand on lui a proposé la semaine dernière d'affronter Omar Chávez (30-2-1, 22 K.-O.) dans une arène du Mexique, il a accepté.

«Je n'étais pas vraiment à l'entraînement, je ne faisais que travailler, explique Alcine, qui vit maintenant en Californie. Mais ça ne me dérange pas, je suis un gars qui reste toujours en forme. Je m'en vais là pour gagner.

«Ce n'est pas pour la bourse que j'ai accepté ce combat, c'est pour remonter sur le ring et relancer ma carrière, dit-il. Sinon, je reste à la maison sans rien faire. Les choses n'avançaient pas pour moi. Cette opportunité s'est présentée.»

Alcine a par ailleurs rompu avec son entraîneur Anthony Wilson. Son coin sera composé d'hommes engagés pour l'occasion. Il avoue lui-même ne pas les connaître.

Chávez, le fils de l'autre

Omar Chávez est le fils du boxeur légendaire Julio César Chávez. Il mène une carrière dans la boxe, tout comme son frère Julio César Chávez fils (47-1-1, 32 K.-O.)

Alcine en grande forme aurait pu lui poser problème. Mais celui qui se présentera samedi à l'auditorium de Cabo San Lucas, sans entraîneur et sans entraînement, fait un plus faible adversaire.

Alcine n'a pas gagné de combat depuis 2011. Il se remet de trois défaites d'affilée, dont deux avant la limite. Il sera l'incontestable négligé samedi.

«Les gens n'ont pas à s'inquiéter. Je suis un meilleur boxeur qu'avant», fait valoir Alcine, qui a été champion du monde WBA l'espace d'un an en 2007.

Comment peut-il être meilleur boxeur s'il ne s'est pas entraîné? «C'est vrai, je ne m'entraînais pas. Mais à mon dernier combat, j'ai pu voir des choses à changer, des choses que je n'avais même pas vues quand j'étais champion du monde, réplique-t-il. C'est ça qui va faire la différence.»