Le président de la Fédération japonaise de judo (AJJF) a annoncé mardi sa démission, après les scandales de violence, de harcèlement sexuel et de détournement de fonds dans l'élite de ce sport emblématique du Japon.

«Le vice-président, le secrétaire général et moi-même avons l'intention de démissionner. Vous pouvez considérer ces démissions comme la conséquence des scandales», a déclaré le président de l'AJJF, Haruki Uemura, lors d'une conférence de presse.

Ces démissions seront effectives le mois prochain, a-t-il précisé.

Leur annonce survient une semaine après que le gouvernement japonais eut appelé la Fédération à changer son équipe dirigeante pour mettre fin à cette crise.

«Nous avons accueilli cette recommandation avec gravité», a ajouté M. Uemura.

La Fédération est empêtrée dans les scandales depuis le début de l'année.

L'entraîneur de l'équipe japonaise féminine Ryuji Sonoda, ancien champion du monde lui-même, a d'abord démissionné fin janvier après avoir reconnu avoir giflé des membres de l'équipe olympique et les avoir battues régulièrement à coups de sabre en bambou.

En avril, des responsables du judo japonais ont été accusés de recevoir des subventions gouvernementales réservées aux entraîneurs alors qu'ils n'exerçaient pas cette fonction.

Et en mai, l'AJJF a dit étudier la possibilité d'exclure à vie l'un de ses directeurs, Jiro Fukuda, 76 ans, pour des avances à caractère sexuel à une athlète en 2011.

En juin, enfin, le président de la Fédération internationale de judo (FIJ) Marius Vizer a enjoint les responsables du judo japonais à réformer leur organisation nationale.

Il a donné aux responsables du judo japonais jusqu'au 15 octobre pour présenter à la FIJ un rapport complet sur les incidents qui ont fait scandale, ajoutant que la Fédération internationale prendrait les mesures nécessaires au besoin.