Marc Ramsay n'a pas le don d'ubiquité, du moins pas encore. Mais depuis qu'il a Luc-Vincent Ouellet à ses côtés à titre d'adjoint, c'est tout comme.

Ramsay est présentement l'entraîneur de sept boxeurs au sein du Groupe Yvon Michel. Uniquement qu'à l'occasion du gala du 8 juin au Centre Bell, mettant vedette Adonis Stevenson et Chad Dawson, il devra s'occuper de trois athlètes - Eleider Alvarez, David Lemieux et le nouveau venu Artur Beterbiev.

Jean Pascal et Antonin Décarie comptent également parmi ses clients.

Quand il a vu, l'an dernier, que sa liste de protégés grandissait à vue d'oeil, Ramsay a réalisé qu'il avait besoin d'une autre paire de mains, de yeux et d'oreilles pour le seconder. Il a alors demandé à son collègue et complice Mike Moffa, qui est notamment l'entraîneur de Dierry Jean, de lui recommander quelqu'un.

«Mike et moi, on a travaillé pendant des années dans le même gymnase et on s'est toujours entraidé. C'est encore le cas aujourd'hui», a indiqué Ramsay lors d'un récent entretien avec La Presse Canadienne.

«Quand je suis allé voir Mike, il m'a suggéré Luc-Vincent. Il était son adjoint à l'époque, alors je savais qu'il venait d'une excellente école.»

Ouellet travaille aux côtés de Ramsay depuis un an environ, et de façon plus étroite depuis quelques mois. Le vétéran entraîneur est enchanté de la complicité qu'il a établie avec le jeune homme de 27 ans.

«Il a un bon jugement et il a déjà une bonne expertise, a souligné Ramsay. Il sait où il est fort et où il est faible, quand il peut se permettre de prendre une initiative et quand il doit me consulter. C'est une association gagnante.»

Ramsay a une telle confiance en Ouellet qu'il n'hésite pas à lui confier ses boxeurs pendant de longues périodes. Lorsque Ramsay a dû se rendre en Argentine pour la préparation d'un combat de Décarie, plus tôt cette année, il n'a pas hésité à dépêcher Ouellet pendant trois semaines à Las Vegas, où Pascal se préparait pour le combat - reporté depuis - du 25 mai contre Lucian Bute. Ouellet a bien répondu au défi.

«Même si je suis adjoint, je regarde toujours les choses comme si c'était moi qui était derrière le volant, a indiqué Ouellet. J'étais prêt quand je me suis retrouvé à Vegas, parce que je vois exactement ce que Marc voit. J'essaie de ressentir les choses de la même façon que lui.

«À la fin de la journée dans ce contexte-là, j'envoie un courriel à Marc, question de lui dire qu'il s'est passé telle ou telle chose. Mais je ne rappelle pas d'un seul courriel négatif, parce que les décisions que j'ai prises étaient en fonction de ce que Marc pense.»

Pourtant, Ouellet n'a pas connu une grande carrière de boxeur. Même qu'il n'a pas eu de carrière du tout.

Après quelques rounds d'entraînement, il a vite réalisé qu'encaisser des coups n'était pas pour lui. Mais il a quand même eu le coup de foudre pour l'univers de la boxe. Dan Laforest, un entraîneur qui oeuvre présentement en Mauricie et qui à l'époque devait s'occuper seul d'une vingtaine de boxeurs, lui a alors demandé de lui donner un coup de main.

«Après, je me suis retrouvé à Montréal au gym Underdog avec Mike Moffa, a raconté Ouellet. J'ai commencé à boxer là et à un moment donné, j'ai dit à Mike que j'aimerais être entraîneur. Il m'a tout de suite dit d'aller mettre des mitaines d'entraîneur et d'aller sur le ring avec Dierry Jean.

«Après un round, il m'a dit "c'est bon, remets tes gants dans le placard et amène tes mitaines la prochaine fois".»

Deux ans plus tard, Moffa recommandait Ouellet à Ramsay.

«Entre Marc et moi, ça clique au maximum, a lancé Ouellet. Je sais ce que j'ai à faire et il sait ce qu'il peut me donner. Je ne vois pas de fin à cette association-là.

«J'aimerais être entraîneur-chef un jour, mais en ce moment la chimie est écoeurante et j'ai assez de latitude pour faire ce que je veux avec les athlètes de Marc.»

«Il est en train de faire le même cheminement que j'ai fait il y a quelques années, a souligné Ramsay. C'est un jeune homme plein de potentiel et on va en entendre parler longtemps.»