«Je sais que j'ai tout ce qu'il faut pour battre ce gars-là, je suis extrêmement confiant.» Au bout du fil, la voix d'Antonin Décarie vibre d'assurance. Le boxeur de 30 ans est arrivé lundi en Argentine, en vue de son combat de demain soir contre le dangereux Luis Abregu (34-1, 28 K.-O.).

Le duel mi-moyen (147 livres) diffusé sur les ondes de HBO - sur le même programme que le combat poids lourd opposant le Québécois Bermane Stiverne à l'Américain Chris Arreola - va offrir une tribune hors pair à Décarie (27-1, 8 K.-O.). Le Québécois a déjà fait grand bruit en septembre dernier en défaisant l'invaincu Alex Perez sur HBO.

Il a maintenant la chance de faire passer sa carrière à la vitesse supérieure contre Abregu, en plus de gagner la ceinture WBC d'argent.

«Je me sens très à l'aise d'être à l'étranger. Il faut être fort mentalement, mais qu'est-ce que les fans vont vraiment changer? Le combat sera entre Abregu et moi», a fait valoir l'athlète lors d'une conversation téléphonique avec La Presse.

«Ce qui aurait pu me déranger, c'est l'influence d'une foule de 50 000 personnes sur les juges. Mais le combat sera sur HBO, des millions de téléspectateurs vont le voir, alors les juges vont se garder une petite gêne.»

Le duel de demain soir aura lieu dans un grand stade à Buenos Aires. Décarie et Abregu vont assurer la demi-finale à l'ombre du retour attendu de Sergio Martinez en Argentine après 11 ans d'absence. «Le combat entre Sergio Martinez et Martin Murray est très gros ici. C'est un peu comme Bute-Pascal. Les gens sont vraiment excités. Il y a déjà 40 000 billets vendus et les organisateurs s'attendent à faire salle comble.»

Décarie a tout de suite pris ses aises en Argentine. Dans le long vol depuis Montréal, il a «dormi comme un bébé». Il s'est immédiatement adapté au maigre décalage horaire d'une heure. Son poids est aussi maîtrisé. «Je devrais me réveiller [ce] matin à 147 livres ou pas trop loin, dit-il. Je ferai un petit jogging au besoin. La pesée est à midi.»

Neutraliser la puissance d'Abregu

Les deux adversaires se sont croisés une première fois mercredi à la conférence de presse. «Il n'y a pas eu de face-à-face, mais j'ai pu le voir. J'ai regardé tellement d'extraits de ses combats que je savais à quoi m'attendre.»

Abregu est un cogneur notoire qui a remporté ses cinq derniers combats avant la fin. Sa seule défaite en carrière remonte à 2010 lorsque Timothy Bradley l'a battu par décision unanime. Dans ce combat à 9000 kilomètres de chez lui, Décarie est le négligé. Pourra-t-il neutraliser la puissance de l'Argentin? Pourra-t-il faire de ce duel une partie d'échecs? Le Québécois pense que oui.

«Ça va vraiment bien et je n'ai aucun doute. Je suis serein et heureux, lance-t-il sans hésitation. J'ai hâte que la cloche sonne, que je puisse lui donner une bonne leçon de boxe et rentrer chez moi avec la ceinture dans mes bagages.»