Persuadé que la pesée en vue de leur combat du 16 mars a été entachée d'irrégularités, Nick Diaz exige que l'UFC ordonne une revanche contre Georges St-Pierre. L'Américain a requis les services d'un avocat de Vancouver qui accuse la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec d'avoir contrevenu à ses propres règles.

Diaz en a aussi contre les contrôles antidopage de la Régie. Selon lui, les tests sont si mal menés qu'il serait extrêmement facile pour un combattant de produire un faux échantillon d'urine.



Le camp Diaz reproche à la Régie d'avoir arrondi les poids des combattants vers le bas lors de la pesée qui a eu lieu la veille du combat. Le duel entre St-Pierre et Diaz pour le titre des mi-moyens de l'UFC devait se dérouler à 170 livres. Or la Régie aurait permis à St-Pierre et Diaz de monter sur la balance avec un poids maximal de 170,9 livres; un accommodement rarissime dans les sports de combat.



Diaz a affiché un poids de 169 livres alors qu'il a été de 170 pour St-Pierre, laissant croire que le champion avait dépassé le poids limite. Seules quatre personnes peuvent connaître le véritable poids du Québécois: deux employés de la Régie, son entraîneur Firas Zahabi ainsi que St-Pierre lui-même.



«Perdre la dernière livre est le plus difficile. Diaz a dû faire ça, mais pas St-Pierre à cause d'un changement de dernière minute», s'est plaint l'avocat Jonathan Tweedale, qui représente Nick Diaz.



«À cause de ce qu'ils ont fait, personne ne peut savoir si ce combat était vraiment un combat pour le titre des mi-moyens, a-t-il expliqué en entrevue à La Presse. Ils disent qu'ils n'ont pas compté les décimales. Mais Nick a attendu sept ans pour ce combat contre St-Pierre et il ne l'a jamais eu; il n'a jamais eu un combat de championnat à 170 livres!»



Les récriminations du camp Diaz ont acquis une certaine résonnance aux États-Unis dans les médias sportifs. La Régie, débordée, a reçu une quarantaine de demandes d'entrevues de journalistes étrangers.



L'histoire est apparue vendredi dernier lorsqu'une vidéo a fait surface sur le web. Elle montre le vice-président de l'UFC Michael Mersch informer Nick Diaz, le jour de la pesée, de la possibilité de monter sur la balance avec un poids de 170,9 livres. «La Régie ne compte pas les décimales. Si tu fais 170,2, c'est 170. Si tu fais 170,9, c'est 170», entend-t-on Mersch, filmé à son insu, dire au challenger.

La Régie a finalement répondu mercredi par voie de communiqué. La porte-parole, Joyce Tremblay, a reconnu que les décimales avaient été ignorées tout en assurant que cela avait été fait en respect des règlements. La Régie explique qu'à la différence de la boxe - où les décimales sont prises en considération - la situation diffère à l'UFC à cause de l'imprécision des contrats qui lient les combattants.

L'explication n'a pas apaisé Nick Diaz. Son avocat entend déposer une plainte formelle à la Régie. Il demande à l'UFC d'organiser un autre combat ou de forcer St-Pierre à abandonner la ceinture de champion. Rappelons que le Québécois a remporté une victoire par décision unanime le 16 mars.

«Les commissions athlétiques sont là pour être juste envers les deux combattants. Ici, ça n'a pas été juste. Le challenger n'a jamais eu l'occasion de se battre pour un combat de championnat, soutient Jonathan Tweedale. Peu importe que cela ait eu lieu pour permettre à GSP de faire el poids ou non. Peu importe. Ce n'est pas correct.»

L'UFC reste quant à elle muette et réfère à la Régie. «La Régie était en charge de la pesée. Les questions peuvent donc lui être dirigées», s'est contenté de répondre le porte-parole de l'organisation au Canada, Steve Keogh.