Pourquoi un athlète dans la fleur de l'âge est-il mort en s'entraînant aux arts martiaux mixtes, le 9 février dernier? C'est la question que se pose le bureau du coroner, qui enquête sur le décès de Sébastien Cyr, un ancien dur à cuire de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), qui est mort mystérieusement à l'âge de 34 ans dans un gymnase de Laval.

M. Cyr s'est rendu le 9 février au centre d'entraînement Sherbatov. L'ancien hockeyeur du Caron et Guay de Trois-Rivières s'était récemment mis aux arts martiaux mixtes. Il était membre du club depuis moins de trois mois.

Ce samedi-là, Cyr a disputé des rounds de combat simulé (sparring). C'est à la fin d'un de ces rounds, qu'il avait dominé et passé majoritairement en position montée, que les choses ont mal tourné. Quand la cloche a sonné et que son partenaire d'entraînement a voulu se relever, Sébastien Cyr est resté affalé sur lui.

L'athlète, en détresse cardio-vasculaire, avait de la difficulté à respirer, puis a cessé complètement lorsqu'on lui a retiré son protecteur buccal. Son décès a été constaté à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. «Il n'y a eu aucun coup violent ni aucun K.-O.», précise un porte-parole de la police de Laval. Les policiers ont déterminé qu'il s'agissait d'un accident.

C'est la coroner Catherine Rudel-Tessier qui a donc pris en main le dossier, a appris La Presse. Une autopsie et une analyse toxicologique ont été faites. La coroner cherchera à éclaircir les causes de la mort.

Le décès de Cyr pourrait se révéler un cas de mort subite du sportif. Ce phénomène relativement rare relève la plupart du temps d'un problème congénital. «La cause principale est la cardiomyopathie hypertrophique, aussi appelée coeur de boeuf, explique Patrick Garceau, cardiologue à l'Institut de cardiologie de Montréal. C'est une maladie génétique caractérisée par un muscle cardiaque plus épais que la normale.»

Le «coeur de boeuf» affecte 1 personne sur 500. Plusieurs athlètes en seraient atteints sans le savoir. Si certains cas internationaux sont médiatisés - notamment celui du footballeur Piermario Morosini en avril dernier -, il est impossible de savoir combien de Québécois sont frappés chaque année par la mort subite du sportif. «On n'a pas de registre au Québec ni de dépistage systématique, contrairement à certains pays», explique le Dr Garceau.