Georges St-Pierre craignait que Nick Diaz ne se pointe pas le bout du nez mercredi matin au Centre Bell, pour la première conférence de presse officielle de UFC 158. Mais l'imprévisible Américain était bel et bien là, prêt à faire la promotion du duel qui aura lieu le 16 mars à Montréal.

« Quand j'ai manqué des conférences de presse dans le passé, ce n'était pas très professionnel de ma part, a reconnu un Diaz repentant. Mais j'ai appris la leçon! »

Le combattant de 29 ans s'est montré gentleman, à part lorsqu'il a suggéré, sans avancer de preuve, que St-Pierre consommait des stéroïdes. Calme et concentré, St-Pierre n'est sorti de ses gonds que vers la fin de l'exercice, quand le micro a été remis à certains des quelque 200 spectateurs qui assistaient au point de presse.

« Georges, tu dis souvent que tu aimerais finir tes combats, a demandé un amateur à qui l'UFC avait passé le micro. Cette fois-ci, vas-tu vraiment essayer de le mettre K.-O. ou tu vas faire le minimum?»

La question faisait référence à la série de cinq victoires que St-Pierre a obtenues par décision. Son dernier K.-O. remonte en fait à 2009. Le champion n'a manifestement pas apprécié l'intervention, notamment l'utilisation du terme « minimum », ni probablement le ton narquois du spectateur.

« Es-tu déjà entré dans l'octogone une seule fois dans ta vie, mon ami? a répondu St-Pierre du tac au tac. Sûrement pas parce que, sinon, tu comprendrais que je donne tout le temps le maximum. Ça te ferait l'expérience d'une vie. »

Invité à préciser sa pensée devant les journalistes, St-Pierre a ajouté : « Ça, c'est du monde qui aiment parler mais qui ne sont jamais montés dans un octogone de leur vie. Ils sont là avec leur popcorn, leur Coke, leur palette de chocolat quand ils regardent un combat, mais ils ne sont jamais montés dans l'octogone. »

St-Pierre doit se prononcer depuis des années sur la difficulté qu'il éprouve à assommer ou à soumettre ses adversaires. Le champion mi-moyen (170 lb) de l'UFC a répété mercredi qu'il utilise son corps du mieux qu'il peut pour vaincre ses adversaires et qu'il fait tout en son pouvoir pour les «finir».

« Ce n'est pas facile de monter dans l'octogone, d'aller te battre contre Diaz, l'aspirant no 1 au monde, a-t-il ajouté. Ce n'est pas évident. C'est facile de dire : "Il faudrait le mettre K.-O." Mais c'est une autre chose de le faire. »

St-Pierre concentré comme jamais

À part cet épisode, la conférence de presse de plus d'une heure s'est déroulée sans histoire. Diaz a la réputation d'un grand parleur. Mais il n'a pas fait grand vague cette fois-ci.

Y a-t-il quelque chose que Nick Diaz déteste de St-Pierre? « Non, je l'aime bien, St-Pierre, a répondu Diaz. Même si j'aurais peut-être aimé avoir ce combat-là plus tôt. »

Le Californien a envoyé un seul jab après qu'on lui eut demandé s'il était nerveux à l'idée de se battre à Montréal. « Non, ça ne change rien. Sauf que j'ai entendu dire qu'ici ils ne testent pas pour les stéroïdes. »

St-Pierre n'a pas manqué la pointe. Ce n'est pas la première fois que Diaz l'accuse, à mots couverts, d'utiliser des stéroïdes. « Nick Diaz sort d'une suspension (pour usage de cannabis, NDLR). Je pense qu'il faisait référence à sa situation, a répondu St-Pierre. Moi, pour ma part, je suis en faveur de contrôles anti-dopage de style olympique pour notre sport. Je n'ai rien à cacher. »

Le champion paraissait tendu mercredi et n'arborait pas son sourire habituel. Il a admis qu'il n'aimait pas les conférences de presse. « Je suis au milieu d'un camp d'entraînement très rigoureux. Ce matin, je le fais même si je n'aime pas ça parce que ça fait partie du combat. »

Le champion aurait pu prendre du repos après sa victoire sur Carlos Condit, en novembre dernier. Mais il a choisi d'enchaîner avec un autre duel en quatre mois. À 31 ans, il n'a pas une seconde à perdre.

« Je vais me reposer quand je vais mourir », lance-t-il.