Après une difficile année 2012, Kevin Bizier obtiendra finalement ce qu'il désirait depuis plusieurs mois: la chance de se faire valoir contre un adversaire de qualité sur une grande scène, soit en finale du gala Rapides et Dangereux du 8 février.

Non seulement le boxeur de Québec tentera de défendre le titre NABA des mi-moyens qui lui appartient depuis décembre 2011 contre le Britannique John O'Donnell (27-2, 11 K.-O.), mais le combat sera le point de mire de l'émission «Friday Night Fights» du réseau ESPN2, ce qui n'inquiète pas Bizier (19-0, 13 K.-O.) outre mesure.

«Ça va me rendre un peu plus nerveux, mais je pense que ça va être un bon stress. Contre Lanardo Tyner (qu'il a battu en 2011 pour obtenir la ceinture NABA), c'était stressant, car c'était mon premier 12 rounds. On savait que c'était un boxeur qui aimait aller à l'intérieur comme moi, et on se demandait si j'allais être capable de le vaincre à son propre jeu. Là, c'est différent: O'Donnell est un gars tactique. C'est une autre stratégie de boxe.»

Il ne sentira pas non plus le besoin d'impressionner à son premier passage sur les ondes d'un important réseau américain.

«Moi, je suis réglementé. Le plan de match, c'est le plan de match et si je ne le suis pas, si je tente de sortir trop fort au premier round, Marc va me rappeler à l'ordre dans le coin.»

Bizier a rongé son frein pendant toute la dernière année, lui qui devait se battre en sous-carte du combat de Jean Pascal, reporté deux fois, le forçant ainsi à l'inactivité. Découragé, ce dernier a même remis en question son association avec Groupe Yvon Michel (GYM).

«À un moment donné, c'était rendu «plate». On travaillait vraiment fort avec Marc (Ramsey, son entraîneur) et puis à la dernière minute, disons deux semaines avant, alors que j'avais fait tous les sacrifices nécessaires, on m'annonçait que je ne boxais plus. J'étais alors vraiment déçu, c'en était presque déprimant: tu «tues» ton corps et tu n'obtiens rien en retour.

«C'est comme si j'avais perdu une année de boxe. J'aurais pu avoir plein de combats et offrir de bonnes performances. Mais comme Marc me le faisait remarquer, on a travaillé sur ma condition physique et ça a payé: à mon dernier combat (contre Doel Carrasquillo), au huitième round, j'étais fort, je me sentais puissant. Et Marc commence à me connaître mieux, à savoir quand m'en demander plus ou me donner davantage de repos avant un combat, afin d'être au sommet au bon moment.»

Le promoteur montréalais a promis au champion NABA des mi-moyens et cinquième aspirant au titre de la WBA, détenu par l'Américain Paul Malignaggi (32-4, 7 K.-O.), de se racheter en 2013. En lui offrant cette finale, Yvon Michel tient promesse.

«L'année 2012 a été frustrante, a admis Michel. On voulait le jumeler à Jean Pascal et Kevin en a subi les contrecoups. Mais on lui avait promis un combat significatif, un combat important et nous le lui offrons maintenant.»

Et cette fois, c'est la blessure d'un autre boxeur de GYM - David Lemieux - qui donnera à Bizier l'occasion de briller sous les feux de la rampe.

«Quand on a su que Lemieux ne pourrait pas se battre le 8 février, j'ai tout de suite contacté ESPN pour leur offrir de se trouver un autre événement pour leur émission, a dit Michel. On m'a plutôt demandé si Bizier faisait toujours partie de cette soirée et si on pouvait le déplacer en finale. Ils nous ont dit que ça fait un moment qu'ils l'ont à l'oeil et que c'est un boxeur qui les intéresse beaucoup.»

En demi-finale, le boxeur poids plume d'Ottawa Tyler Asselstine (17-0, 7 K.-O.) affrontera le Californien Joel Diaz (11-0, 10 K.-O.), dans un combat prévu pour 10 rounds. Juste avant, Joachim Alcine (33-3, 19 K.-O.) tentera de retrouver le chemin de la victoire - et de faire oublier son humiliante défaite par K.-O. dès le premier round face à Matthew Macklin - en affrontant David Toribio (19-14, 12 K.-O.), qui s'est incliné à ses deux derniers combats.

En tout, sept combats sont prévus à compter de 19 h. GYM a annoncé mardi que déjà, plus de 1700 billets ont trouvé preneurs.