Les sports de combat sont souvent associés à la bravade, à la fanfaronnade, au «trash talk», en bon français. Muhammad Ali a été le plus grand représentant du genre. À preuve, cette boutade célèbre: «Joe Frazier est tellement laid que même les aveugles changent de trottoir.» Classique.

Les arts martiaux mixtes ont hérité de cette pratique si sympathique. Nick Diaz, Josh Koscheck et Matt Serra excellent dans ce domaine. Mais hier en conférence de presse pour l'affrontement St-Pierre-Condit, on était loin d'Ali. «Je veux prouver que je suis le meilleur au monde et le meilleur au monde, c'est Carlos. Je dois le battre», a lancé Georges St-Pierre. «Georges est le meilleur au monde. Je veux devenir le meilleur au monde. Je dois battre Georges», a lancé Carlos Condit, sans sourire.

Les deux adversaires ont rivalisé de bons mots et de bon goût: Condit comme St-Pierre portaient un complet. Ils avaient cet air respectable dont raffolent les belles-mamans. La ressemblance était si frappante qu'un journaliste a demandé à Condit, de trois ans le cadet de St-Pierre, s'il s'était inspiré du style du Québécois. «Pas du tout. Je ne suis que moi-même. Certains gars aiment fanfaronner et je les respecte. Mais moi, je parle dans l'octogone.»