Georges St-Pierre ne cherche pas le K.-O. samedi soir au Centre Bell. Bien sûr, il aimerait éblouir ses fans et détromper ses détracteurs, qui l'accusent «de ne pas finir ses combats». Mais à son retour à la compétition après une grave blessure au genou, St-Pierre ne désire qu'une chose: tout laisser dans l'octogone.

«Je ne ressens pas le besoin d'avoir un K.-O. Parce que quand on cherche le K.-O. il ne vient pas», a lancé St-Pierre mercredi lors d'une tranquille conférence de presse en compagnie de son adversaire, le très poli Carlos Condit.

«Ce que je veux, c'est finir ce combat, serrer la main de Carlos et pouvoir le regarder dans les yeux et lui dire que j'ai fait de mon mieux, que j'ai tout laissé dans l'octogone, a confié le combattant montréalais. Parce que le pire qui peut arriver, c'est d'avoir des regrets, de se dire qu'on aurait dû se battre différemment. Je ne veux plus jamais vivre ça.»

St-Pierre ne s'est pas battu depuis avril 2011. Après une déchirure du ligament croisé antérieur droit, il a entamé une longue rémission suivie de mois d'entraînement acharné. Il a répété mercredi ce qu'il a déjà dit mille fois: son genou droit est comme neuf, il s'est entraîné comme un damné et, en somme, il est prêt.

Le combattant aborde son retour à la compétition de manière sereine. Calme et posé en conférence de presse, St-Pierre a utilisé une drôle d'analogie - venant d'un homme qui a pour métier d'envoyer des coups sanglants - pour décrire son état d'esprit; GSP s'est comparé à un golfeur!            

«Pour moi c'est comme quand tu joues au golf. J'ai frappé la balle et elle est dans les airs. Je ne peux plus rien faire pour changer la trajectoire de la balle. J'ai fait mon travail déjà. La stratégie, tous les mouvements à répéter pour les assimiler, je devais les faire avant. Je les ai faits.»

«Quand je vais arriver dans l'octogone, je ne dois pas trop penser, je dois laisser la place à mes instincts, à mon entraînement, dit-il. Je vais être sur le pilote automatique comme on dit.»

Deux combattants, une ceinture

Le combat de samedi soir représente donc un retour à la compétition pour St-Pierre. Il vise aussi à régler un différend dans la catégorie des mi-moyens. Car Carlos Condit et Georges St-Pierre ont tous deux une ceinture de champion du monde de l'UFC à l'heure actuelle. Condit l'a remportée contre Nick Diaz durant la convalescence du Québécois, lorsque l'Ultimate Fighting Championship a décidé de mettre en jeu une ceinture intérimaire.

Les deux «champions» vont donc marcher vers l'octogone samedi soir. Mais un seul ressortira avec le titre. Condit n'a pas mordu lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il se considérait comme champion. «Je considère que Georges St-Pierre est le champion, il a été l'un des combattants les plus dominants chez les mi-moyens, et c'est l'un des plus grands athlètes à ne jamais avoir foulé l'octogone, a respectueusement répondu Condit. Personne ne sera champion avant d'avoir vaincu Georges.»

Condit compte profiter de son jeu debout pour achever St-Pierre. L'Américain est reconnu comme l'un des cogneurs les plus polyvalents et imprévisibles des arts martiaux mixtes. Mais St-Pierre est un combattant plus complet. Il est d'ailleurs favori par une bonne marge par les preneurs de paris, ce qui n'émeut pas Condit.

«C'est la beauté du sport: on ne sait jamais ce qui peut se produire lorsqu'on met les pieds dans l'octogone. Peu importe sa préparation, peu importe les efforts qu'on y a mis, on peut recevoir un coup et c'est le K.-O, remarque-t-il avec sagesse. C'est comme un soldat sur le champ de bataille.»