«Je m'attends à un K.-O. au 8e round. Peut-être plus tard, au 10e ou au 11e round. Mais le K.-O. va venir. J'espère que l'entourage de Bute n'a pas pris Denis à la légère.»

Baruch Ferreira, l'entraîneur du Russe Denis Grachev, a lancé ces paroles pleines de menaces hier, au lendemain de son arrivée à Montréal. Il a tenu à rappeler que ceux qui par le passé ont fait l'erreur de sous-estimer son boxeur l'ont chèrement payé.

Denis Grachev (12-0-1, 8 K.-O.) était encore relativement inconnu en avril dernier au moment de monter dans le ring contre Ismayl Sillakh (17-1, 14 K.-O.). On voyait en lui une victime de plus dans l'ascension météorique de Sillakh, un espoir censé faire le ménage dans la division des mi-lourds.

Les premiers rounds de leur combat n'ont surpris personne. Sillakh dominait, jusqu'à ce que cet inconnu de Russe le surprenne d'une droite en enclume au 8e round. L'espoir invaincu est tombé sur le plancher et l'arbitre a arrêté le combat. Denis Grachev venait de se faire un nom.

«Samedi, ce sera le plus gros combat de ma carrière. Je vais tout donner, prévient Grachev dans un anglais mêlé d'un fort accent russe. Je vais faire comme Froch, mettre beaucoup de pression sur Bute. Il ne pourra pas soutenir tout ça. Il ne pourra pas faire 12 rounds contre moi.»

Un parcours tordu

Originaire de la ville de Tchaïkovski, en Russie, Grachev s'entraîne maintenant en Californie. Son modeste palmarès en boxe - seulement 12 combats en carrière - s'explique par le parcours tordu de Grachev, qui a été champion du monde de kickboxing avant de se lancer en boxe professionnelle.

«C'est un gars qui arrive pour gagner. Grachev est très, très dangereux si on considère le dernier combat de Lucian. C'est le genre de gars que tu ne prends pas après une défaite comme ça», croit l'entraîneur de Bute, Stéphan Larouche.

«Mais nous avons décidé d'aller à l'encontre de tous les préceptes de la boxe, poursuit Larouche. Parce que Lucian a 32 ans, il ne peut pas se permettre de faire trois combats de retour contre des adversaires bidon. Il a un gros combat de retour et on va savoir de quoi il est fait.»