Même si les promoteurs d'arts martiaux mixtes peinent à survivre au Québec, InterBox a annoncé jeudi son intention de se lancer dans ce marché inhospitalier. Le groupe de promotion s'est associé à l'entourage de Georges St-Pierre et, fort de son expérience en boxe, pense pouvoir réussir là où tant d'autres ont échoué dans le passé.

InterBox saute à l'eau dès le 30 novembre avec un gala à l'aréna de Boisbriand. L'événement SLAMM 1, comme ceux qui suivront, se veut une plateforme pour la relève québécoise en arts martiaux mixtes (AMM). Les Montréalais Alex Garcia (7-1) et Olivier Aubin-Mercier (2-0) seront les têtes d'affiche.

L'idée d'impliquer InterBox dans les AMM revient au gérant de Georges St-Pierre. Rodolphe Beaulieu représente aussi les intérêts d'Aubin-Mercier et peinait à trouver de l'ouvrage à son jeune combattant. Il dit avoir constaté un grand vide dans l'industrie québécoise des combats ultimes.

«Je ne veux pas tomber dans les clichés et dire qu'on va trouver le prochain Georges St-Pierre. Mais on peut servir de tremplin pour les jeunes, croit Rodolphe Beaulieu. Je ne serais pas surpris que quatre ou cinq gars qui sont sur la carte du 30 novembre se retrouvent un jour à l'UFC.»

Un tremplin pour les jeunes Québécois

Voici donc le but avoué de la nouvelle série SLAMM: offrir un tremplin pour les jeunes Québécois qui aspirent à l'UFC. L'intérêt des athlètes et de leurs gérants dans une telle entreprise est évident. Mais quel est l'intérêt d'InterBox?

Contrairement à la boxe qui prospère au Québec, l'industrie locale des AMM a en effet connu son lot de turbulences. Plusieurs organisations ont disparu dans les dernières années. Celles qui restent connaissent des difficultés. Ringside MMA est privé de son permis de promotion depuis le printemps. La Régie des alcools des courses et des jeux a d'ailleurs confirmé jeudi que Ringside n'avait toujours pas retrouvé le droit d'organiser des événements.

InterBox pense pouvoir tirer son épingle du jeu grâce à son expérience en boxe. «On a la structure, on a le modèle d'affaires et on a eu du succès avec Lucian (Bute), fait valoir le porte-parole d'InterBox, David Messier. Le 30 novembre, on va prendre le pouls du marché, voir si la télé et les médias sont intéressés. Après on va s'asseoir et regarder où on s'en va.»

«Les promoteurs qui ont essayé de créer des organisations dans le passé étaient surtout des entrepreneurs qui se lançaient en affaires, analyse Rodolphe Beaulieu. Là on parle d'organisations établies qui joignent leurs efforts.»

InterBox se réjouit par ailleurs de créer du contenu supplémentaire; les combats du 30 novembre seront en effet diffusés dans les établissements de la chaîne La Cage aux sports. Le promoteur espère attirer 3500 spectateurs à Boisbriand et pense organiser entre trois et quatre événements d'AMM par année.

SLAMM se partagera le marché avec l'autre principale organisation d'AMM au Québec, Instinct MMA. Celle-ci a dû annuler trois événements à l'automne. Mais le promoteur Stéphane Patry assure que ces annulations découlent «de raisons personnelles». Il espère organiser un événement en décembre et dit accueillir favorablement l'arrivée d'InterBox dans le paysage. «Le soleil brille pour tout le monde», dit-il.