Des coups de puissance par dizaines. Des chutes au tapis et 4200 spectateurs sur le bout de leur siège. Adonis Stevenson et Donovan George se sont livré une guerre furieuse hier soir au Centre Bell.

Le grand vainqueur? Le boxeur de Longueuil. Adonis Stevenson (19-1, 16 K.-O.) a remporté le combat frénétique par K.-O. technique à 55 secondes du 12e round. Puisqu'il s'agissait d'un duel éliminatoire, il devient aspirant obligatoire au titre IBF des super-moyens (168 livres). Le gaucher de 35 ans s'assure donc d'un combat de championnat du monde qui devrait avoir lieu autour du printemps 2013.

Sa performance devrait faire tourner bien des têtes aux États-Unis. «Je parlais au promoteur de Donovan George, Leon Margules, après le combat. Il m'a dit, et ce sont ses mots: "Stevenson est un monstre. Il peut faire mal à n'importe qui"», a lancé le promoteur Yvon Michel.

Stevenson a livré son plus long combat en carrière; il n'avait jamais dépassé les 10 reprises. Il a maîtrisé l'ensemble du duel, envoyant son adversaire deux fois au tapis au 5e round, une fois le round suivant et deux fois au 12e.

«Les gens ne pensaient pas que je pouvais faire 12 rounds, ce soir, je les ai faits!», a-t-il plaisanté après sa victoire.

Donovan George (23-3-1, 20 K.-O.) n'a remporté qu'un seul round. Mais la main arrière du cogneur de Chicago, la droite, est restée menaçante. Stevenson a senti cette épée de Damoclès à plusieurs reprises et les spectateurs se sont souvent demandé si une droite de George n'allait pas renverser le cours du combat. La mâchoire de Stevenson a d'ailleurs été testée plus d'une fois, mais le boxeur n'a jamais flanché

Le nouvel aspirant obligatoire devrait maintenant affronter le tenant actuel du titre, l'Anglais Carl Froch. Mais le nom de son adversaire pourrait changer. Froch met le titre en jeu le 17 novembre contre Yusaf Mack, un combat qu'il devrait normalement remporter. Puis une revanche Bute-Froch pourrait avoir lieu avant que Stevenson ne dispute le titre. Dur, donc, de connaître l'identité du prochain adversaire du gaucher.

Chose certaine, Stevenson est parvenu à obtenir un combat de championnat du monde. Un accomplissement notoire.

David Lemieux expéditif

Lors du principal combat de soutien, David Lemieux a consolidé un peu plus sa réputation de cogneur. Le Montréalais de 23 ans a mis son adversaire K.-O. de manière fracassante dès le premier round.

Le Mexicain Alvaro Gaona (15-2, 12 K.-O.) est tombé une première fois au tapis vers le milieu du round. Puis un crochet du gauche l'a sonné à 2: 48. Gaona est tombé à la renverse et sa tête a percuté le tapis. Il a passé de longues minutes inconscient pendant que les spectateurs retenaient leur souffle. L'arbitre a donné la victoire à Lemieux (27-2, 26 K.-O.), sa 26e avant la limite.

«Je n'étais pas trop inquiet, je le voyais bouger», a expliqué David Lemieux dans les minutes qui ont suivi sa victoire. Il s'agit de la deuxième qu'il signe par K.-O. expéditif depuis sa défaite par décision contre Joachim Alcine en décembre dernier.

«J'ai travaillé fort dans le gym et ç'a payé», s'est réjoui Lemieux.

En sous-carte, le mi-lourd Eleider Alvarez (10-0, 6 K.-O.) n'a pas laissé traîner les choses. Il a envoyé le Hongrois Daniel Regi (15-7, 7 K.-O.) au tapis trois fois au 2e round pour une victoire par K.-O. technique. Alvarez, Montréalais d'adoption, est l'un des plus beaux espoirs de la boxe québécoise. Il pourrait maintenant affronter son compatriote colombien Edison Miranda à sa prochaine sortie.

Kevin Bizier (18-0, 13 K.-O.), de Québec, a pris 1: 53 pour achever son adversaire au premier round. Le Polonais Patryk Litkiewicz (6-1, 3 K.-O.) s'est affaissé sur un crochet de gauche au corps et ne s'est pas relevé.

Le Lavallois Didier Bence (6-0, 2 K.-O.) a ajouté une sixième victoire à sa fiche contre le routier Harold Sconiers (18-25-2, 11 K.-O.), par décision unanime.

Le Montréalais d'origine colombienne Oscar Rivas devait combattre. Mais il s'est désisté à la dernière minute à cause, selon le Groupe Yvon Michel, d'une blessure à la main gauche.

PHOTO GRAHAM HUGUES, LA PRESSE CANADIENNE

David Lemieux (à gauche).