Une blessure d'importance au genou droit, une opération, et pour finir le plat, une immense remise en question... En gros, c'est un peu à cause de tout ça que Georges St-Pierre n'a pas mis les pieds dans l'octogone une seule fois depuis avril 2011.

Mais la blessure, les ennuis de santé, les grandes questions intérieures, tout cela est du passé, assure St-Pierre (22-2), qui effectuera son grand retour dans la cage le 17 novembre au Centre Bell, face à Carlos Condit, champion intérimaire des mi-moyens (170 livres).

Malgré la longue pause à la fois volontaire et involontaire, celui que l'on surnomme GSP demeure le champion des mi-moyens du Ultimate Fighting Championship... mais il s'agit d'un titre qu'il hésite un peu à porter.

«Ce sera le combat le plus important de ma carrière, contre mon adversaire le plus redoutable aussi, a expliqué le Québécois devant plusieurs dizaines de fans qui s'étaient déplacés pour lui, dans une salle du Vieux-Montréal jeudi midi. C'est l'adversaire le plus complet que j'aurai eu à affronter.»

Condit, lui, va se présenter ici dans le rôle du vilain. «J'aime ce rôle-là, a répondu le combattant de 28 ans, qui a une fiche de 28-5. Je crois que mes habiletés vont me permettre de rivaliser avec lui.»

St-Pierre a parlé de ce combat comme d'un «double défi», à cause de la qualité de son adversaire, mais aussi à cause de cette longue pause qu'il juge salutaire au final. C'est que le Québécois, malgré son immense succès, s'est mis à avoir des doutes. Des angoisses.

«Une sorte de dépression sportive, a-t-il expliqué. Je m'entraîne à chaque jour depuis l'âge de neuf ans. Ça fait 22 ans que je m'entraîne à tous les jours. J'avais besoin d'une pause... j'étais surentraîné, je n'avais plus le goût. Mais j'ai retrouvé le plaisir. Maintenant, je m'amuse.»

C'est certes une bonne nouvelle pour le UFC, un circuit qui a connu des moments difficiles au cours des derniers mois. Les événements d'arts martiaux mixtes, qui avaient la bonne habitude d'afficher presque toujours complet, ont récemment souffert aux guichets, avec une assistance de seulement 15 000 spectateurs à Denver pour le UFC 150, puis 16 000 fans pour le UFC 152 la semaine dernière à Toronto. Il y a eu aussi l'annulation du UFC 151 en raison d'une blessure à l'un des combattants.

Pour toutes ces raisons, le retour de St-Pierre, à Montréal en plus, permet aux dirigeants du circuit de rêver à un futur reluisant... et à un Centre Bell à guichets fermés le 17 novembre.

D'ailleurs, les patrons du UFC jugent ce retour de GSP si immense qu'ils ont brièvement jonglé avec l'idée de présenter cette carte au Stade olympique. «Mais tout indique que les Alouettes de Montréal vont jouer là au cours de cette fin de semaine», a prédit Tom Wright, directeur des opérations du circuit au Canada, qui fut jadis commissaire de la Ligue canadienne de football.

Mais Georges St-Pierre pourrait être en vedette dans un autre stade en 2013. Dana White, le grand manitou du UFC, rêve déjà d'un gros combat entre St-Pierre et Anderson Silva au domicile des Cowboys de Dallas, le Cowboys Stadium d'Arlington, devant ce qui serait assurément une foule record pour une carte d'arts martiaux mixtes.

St-Pierre, qui s'est déjà battu devant 55 000 fans au Centre Rogers à Toronto - une victoire par décision sur Jake Shields, en avril 2011 - n'aurait qu'à remporter son combat du 17 novembre pour que le rêve de Dana White au Cowboys Stadium devienne réalité. Du moins, ça semble être le scénario établi par le patron.

«Tout le monde en parle, a reconnu le combattant québécois. Mais je ne pense pas à cette histoire-là. Je me concentre sur mon prochain combat. Ça (la possibilité d'un combat au Cowboys Stadium) me met de la pression, mais je suis à mon mieux sous la pression.»