Le célèbre boxeur ukrainien Vitali Klitschko, qui vient de conserver son titre WBC des poids lourds lors d'un combat à Moscou, s'est aussitôt lancé mardi dans la campagne électorale pour les législatives de fin octobre en Ukraine, promettant de changer son pays.

«Lors du combat de samedi, il y a eu pas mal de sang, de douleur et de drame. Mais le combat que je commence maintenant, celui pour l'Ukraine, est bien plus dramatique et bien plus douloureux», a déclaré M. Klitschko dont le parti figure en troisième position dans les sondages.

Il a conservé son titre samedi face à l'Allemand Manuel Charr après que l'arbitre eut stoppé le combat avant la fin de la quatrième reprise, son adversaire ayant été touché à l'arcade droite et saignant abondamment.

M. Klitschko a annoncé mardi qu'il partirait très prochainement en tournée électorale à travers le pays, promettant à ses électeurs de lutter contre la corruption, omniprésente dans cette ancienne république soviétique, et d'oeuvrer en faveur de l'intégration de Kiev au sein de l'Union européenne.

«Nous, les Ukrainiens, sommes des Européens. Il n'y a aucun doute. Mais nous sommes malheureusement très loin des modes de vie européens», a souligné le sportif qui a vécu plusieurs années en Allemagne.

«L'Ukraine doit faire partie de la famille européenne», a-t-il poursuivi.

Le parti d'opposition Udar («coup» en ukrainien) mené par M. Klitschko devrait franchir facilement le seuil électoral de 5% lors des législatives du 28 octobre pour entrer pour la première fois au Parlement.

Le boxeur table pour son parti sur 60 à 70 sièges sur un total de 450 à l'assemblée monocamérale.

Il a d'ores et déjà renoncé à toute «coopération avec le parti au pouvoir» du président Viktor Ianoukovitch, promettant de «tout faire pour que (ce) régime, qui ne correspond pas aux intérêts des Ukrainiens, quitte» le pouvoir.

Vitali et son frère cadet Vladimir - lui aussi champion de boxe, détenteur des titres mondiaux WBA-IBF-WBO - avaient été en première ligne de la Révolution orange, soulèvement pro-démocratique en 2004 en Ukraine qui avait alors porté au pouvoir les pro-occidentaux Viktor Iouchtchenko et Ioulia Timochenko, depuis écartés du pouvoir.

Mme Timochenko a été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir, une affaire qui a provoqué une grave crise dans les relations entre l'Ukraine et l'UE.

Aux législatives, le Parti des régions du président et une alliance d'opposition, unissant notamment le parti de Mme Timochenko et celui de l'ex-président du Parlement, Arseni Iatseniouk, devraient arriver en tête.