Après la défaite de Carl Froch samedi soir aux mains d'Andre Ward, Lucian Bute semble plus proche que jamais d'un combat contre l'Anglais.

La finale du tournoi Super Six s'est conclue sans surprise à Atlantic City, mais a livré son lot de réponses. Sans surprise parce que l'Américain Andre Ward a dominé l'affrontement, comme prévu, remportant une décision unanime à l'issue des 12 rounds.

Ward devient ainsi champion WBC, WBA et The Ring des super-moyens (168 livres). Il s'inscrit surtout comme l'homme à battre dans la division. L'Américain a fait preuve de précision alors que 243 de ses 573 coups ont touché la cible (42%). Souvent paniqué et brouillon, Froch a pour sa part lancé des coups en rafales (683) mais sans faire mouche (156, 23%).

«Ward a été beaucoup trop fort pour Froch, qui a eu l'air lent, imprécis et malhabile», note l'entraîneur de Lucian Bute, Stéphan Larouche.

Ward dit non

Stéphan Larouche, Lucian Bute et le président d'InterBox, Jean Bédard, étaient à Atlantic City pour le combat. Leur voyage visait à tâter l'intérêt pour un duel entre l'un ou l'autre des finalistes et le boxeur québécois d'origine roumaine.

À ce propos, les heures qui ont suivi le combat ont apporté quelques réponses. D'abord, Andre Ward (25-0, 13 K.-O.) n'est pas intéressé à un affrontement contre Lucian Bute pour l'instant. Le vainqueur a été très clair à ce sujet en conférence de presse.

«Les promoteurs de Ward nous ont dit que leur boxeur avait besoin d'un combat plus facile, à la maison, relate Jean Bédard. Mais soyons clairs: nous aurions aimé ce combat, mais eux n'en veulent pas pour l'instant.»

Un affrontement entre Lucian Bute (30-0, 24 K.-O.) et Carl Froch (28-2, 20 K.-O.) semble maintenant plus plausible. Jean Bédard a d'ailleurs rencontré le promoteur de l'Anglais, Eddie Hearn, qui serait très intéressé à l'affaire. Seulement, le combat devrait avoir lieu à Nottingham.

«Lucian a dit qu'il était prêt à y aller, alors il va falloir s'asseoir et discuter de tout ça dans les prochaines semaines», explique Bédard.

En conférence de presse après le combat, Froch ne s'est pas avancé. «Je me mets à la place de Carl Froch et c'est certain qu'il n'avait pas envie de parler d'un prochain combat quelques minutes après être sorti du ring, avance Stéphan Larouche. Mais pour nous, c'est clair, la table est mise pour un combat Bute-Froch.» Ou même deux combats: en entrevue au quotidien britannique The Guardian, Hearn a évoqué la possibilité d'un affrontement au Canada en avril, suivi d'un deuxième à Nottingham, la ville d'origine de Froch, en juillet ou en août.

Tous s'entendent pour dire que Bute produirait un combat plus électrisant contre Froch que contre Ward. L'Anglais est un cogneur qui garde les mains basses et dont la principale force défensive réside dans la solidité de sa mâchoire.

Le scénario Hopkins

Contre Froch, son boxeur aurait d'excellentes chances, estime Larouche. «Lucian a les outils pour faire mal paraître Froch, un peu comme il a mal paru samedi soir, mais avec un volume de coups de poing encore plus gros», dit-il.

Le président d'InterBox a aussi rencontré des gens de Golden Boy Promotions, entreprise qui dirige la carrière de Bernard Hopkins. Le boxeur de 46 ans se serait aussi montré intéressé à affronter Lucian Bute.

«Hopkins pourrait aussi être un scénario, note Jean Bédard. On a de beaux projets pour Lucian et les prochaines semaines vont être intéressantes.»