Lucian Bute sera à Atlantic City ce soir. Il regardera avec attention les deux hommes qui vont se livrer combat devant lui, car s'il n'en tient qu'à son clan, il affrontera l'un d'eux en 2012.

Le tournoi Super Six a été lancé lors d'une conférence de presse en juillet 2009. Vingt-neuf mois et dix combats plus tard, la finale a enfin lieu, opposant Andre Ward

(24-0, 13 K.-O.) à Carl Froch (28-1, 20 K.-O.).

«Notre année 2012 va beaucoup dépendre de ce qui va se passer dans ce combat, ça va définir le reste pour nous, explique le président d'InterBox, Jean Bédard. C'est excitant.»

Le promoteur de Lucian Bute sera d'ailleurs à la tête d'une petite délégation québécoise à l'historique Boardwalk Hall d'Atlantic City. Il sera accompagné d'une trentaine de personnes, dont son boxeur, mais aussi l'entraîneur Stéphan Larouche et des commanditaires et partenaires d'InterBox.

Bédard s'y rend pour voir le combat, mais aussi pour rencontrer des acteurs-clés: le nouveau responsable de la programmation sportive pour Showtime, Stephen Espinoza, ainsi que les promoteurs de Carl Froch et d'Andre Ward.

Toute cette opération ne vise qu'une chose: s'assurer que Ward ou Froch accepte de monter sur le ring contre Bute (30-0, 24 K.-O.). Car depuis que le Super Six a été lancé, InterBox déplore ne pas y avoir été invité.

Le tournoi avait pourtant pour mission de désigner le meilleur boxeur parmi les super-moyens (168 livres). Avec neuf défenses consécutives de son titre IBF, Lucian Bute est assurément l'un d'eux. «Les gens nous reprochent de ne pas avoir affronté les meilleurs, mais on n'a pas été invités au Super Six, note Jean Bédard. On a hâte d'entrer dans la danse.»

InterBox a d'ailleurs tout préparé pour «entrer dans la danse». Jean Bédard a rencontré il y a deux semaines la direction du Madison Square Garden pour s'informer des modalités de location. Si Ward ou Froch ne veulent pas venir au Québec, précise Bédard, le promoteur a désormais la carte new-yorkaise à jouer.

Ward favori

Le combat de ce soir est donc la conclusion d'un tournoi qui a été émaillé de désistements, de blessures et de surprises. Les favoris en 2009 s'appelaient Mikkel Kessler et Arthur Abraham, alors que personne ne voyait Ward ou Froch se rendre en finale.

L'Américain est peut-être celui qui a le plus bénéficié du Super Six. Ward est en effet le seul boxeur invaincu dans ce tournoi et il est largement favori pour remporter la finale. «Personne ne parlait de Ward au tout début, rappelle Stéphan Larouche. Mais il a surpris tout le monde en défaisant Kessler. Il a été impressionnant contre Abraham et il s'est amusé contre Allan Green.»

L'entraîneur ne donne pas cher de la peau de Froch ce soir. Selon lui, Andre Ward est un bien meilleur boxeur.

L'Anglais peut toutefois compter sur sa puissance pour causer la surprise. «Ward est déjà allé au plancher. Froch, lui, est un bon cogneur, alors c'est certain que son atout, sa carte cachée, c'est le coup fatal, explique Larouche.

Mais est-ce qu'il va atterrir, ce coup-là?»

Le clan de Lucian Bute sera sur le bord du ring pour le découvrir ce soir. Le tournoi Super Six a mis en veilleuse les ambitions de leur boxeur. Ils espèrent maintenant pouvoir faire passer sa carrière à la vitesse supérieure.

«L'année 2012 va clore le dossier pour Lucian, sur tout ce qui s'est dit et écrit chez les super-moyens, croit Stéphan Larouche. Nous sommes prêts.»