Rarement voit-on un combat à saveur locale avoir un impact important au niveau international. C'est pourtant ce qui se passera samedi, quand David Lemieux et Joachim Alcine s'affronteront pour le titre WBC International des poids moyens, au Centre Bell.

C'est que Lemieux (25-1, 24 K.-O.) et Alcine (32-2-1, 19 K.-O.) jouent gros dans ce combat, particulièrement Alcine. L'ex-champion du monde, qui a fait osciller la balance à 156,4 livres, se remet de deux combats difficiles: une défaite par arrêt de l'arbitre dès le premier round face à Alfredo Angulo et un nul majoritaire contre Jose Medina. À 35 ans, la façon dont ils se comportera samedi soir pèsera très lourd sur la suite de sa carrière.

«Tu as toujours quelque chose à perdre ou à gagner, a nuancé Alcine, d'un calme désarmant à la veille d'un combat aussi important. Je ne m'en fais plus avec ça, car si le boxeur devant moi est meilleur que moi, il va me battre quand même. C'est comme ça que je le vois. C'est de la façon dont je voyais les choses quand je suis devenu champion du monde.

«Mais à cause de l'âge, j'ai moins de temps pour me rattraper si je perds, tandis que lui, il aura le temps de se reprendre. Ça ne veut pas dire que ma carrière prendra fin advenant une défaite. Mais je suis convaincu que (samedi), c'est moi qui obtiendra la victoire.»

Du côté de Lemieux (159,2 livres à la pesée), il montera dans le ring pour la première fois depuis sa défaite par arrêt de l'arbitre face à Marco Antonio Rubio en avril dernier. Cette défaite l'a alors empêché de devenir l'aspirant obligatoire des poids moyens de la WBC et a mis un sérieux frein à sa carrière.

«Ça fait longtemps que je ne suis pas monté dans un ring, et j'ai bien hâte de pouvoir de nouveau faire ce que je fais de mieux», a indiqué Lemieux, ajoutant qu'il ressent un peu d'anxiété en raison de cette longue absence. Mais cette anxiété ne lui a pas fait perdre de son bagout.

«Ce que j'ai le plus hâte de retrouver, c'est la sensation de frapper quelqu'un légalement», a-t-il lancé, avant de noter plus sérieusement qu'il a hâte de sentir l'appui de la foule et de ses amis autour de lui.

«(Samedi), nous aurons une bonne idée si notre évaluation de David Lemieux est adéquate, a pour sa part indiqué Yvon Michel, président de GYM. On s'est rendu compte que le pas en arrière face à Rubio n'avait rien à voir avec son talent ou son potentiel. Maintenant, il a fait tout ce qu'il devait faire et on pense que David, qui est classé troisième de sa division, appartient aux meilleurs boxeurs de 160 livres au monde. Il devra maintenant le prouver.»

Stevenson dans le même bateau

Dans une moindre mesure, le Longueuillois Adonis «Superman» Stevenson (15-1, 12 K.-O.) se retrouve dans la même situation pour son combat face à l'Américain Aaron Pryor fils (16-4, 11 K.-O.), alors que les titres NABA et WBO NABO des super moyens seront en jeu.

Le Groupe Yvon Michel a un objectif bien précis pour Stevenson, soit de le classer parmi les aspirants obligatoires chez les 168 livres d'ici la fin de 2012. Pour que ce plan se concrétise, Stevenson ne peut pas trébucher face à Pryor.

«On pense qu'Adonis a tout ce qu'il faut pour devenir une terreur chez les 168 livres, a noté Michel. S'il devait perdre contre Pryor, ça viendrait vraiment ternir sa réputation.

«Contrairement à David, Adonis n'a pas 22 ans (il est âgé de 34 ans), alors ce serait dommageable. Adonis est probablement celui qui a le plus à perdre samedi, plus que David ou Joachim.»

En tout, 10 combats sont à l'affiche de ce gala très relevé, au cours duquel quatre titres seront en jeu en comptant le titre vacant WBO NABO des mi-lourds que se disputeront Eleider Alvarez (6-0, 4 K.-O.) et Emiliano Cayetano (21-3, 12 K.-O.).