Une nouvelle enquête privée qui sera dévoilée à la fin du mois d'août conclut que l'ex-champion de boxe montréalais, Arturo Gatti, n'aurait pas mis fin à ses jours en juillet 2009 dans une station balnéaire brésilienne.

Les résultats de cette enquête exhaustive de 10 mois, commandée par l'ancien gérant du boxeur, Pat Lynch, ne laisseront aucun doute sur les causes du décès du boxeur de 37 ans, soutient Paul Ciolino, un enquêteur privé de Chicago embauché par le clan Gatti, dans une entrevue accordée au quotidien américain The Jersey Journal.

Le volumineux rapport rapport d'enquête, basé sur des entrevues menées aux États-Unis, au Canada et au Brésil en plus d'opinions d'experts, sera rendu public lors d'une conférence de presse prévue le 30 août, au New Jersey.

M. Ciolino, qui a mené l'enquête avec Joseph Moura, a précisé qu'une présentation animée démontrant que Gatti ne peut pas s'être suicidé sera également diffusée lors de la conférence de presse.

«C'est physiquement impossible, compte tenu des circonstances et de leurs théories (des policiers brésiliens)», a affirmé M. Ciolino, en faisant allusion à l'hypothèse du suicide.

Gatti, né en Italie mais qui a grandi à Montréal, a été retrouvé mort le 11 juillet 2009 alors qu'il était en vacances avec sa famille au Brésil. Le populaire champion des super-plumes s'était retiré de la boxe deux ans auparavant avec une fiche de 40 victoires et neuf défaites.

C'est l'épouse de Gatti, Amanda Rodrigues, alors âgée de 23 ans, qui l'a retrouvé mort dans sa chambre. Elle avait d'abord été accusée de meurtre mais avait ensuite été libérée de ces accusations quelque deux semaines plus tard. La police avait conclu que Gatti s'était suicidé.

Les autorités brésiliennes ont affirmé à l'époque que Gatti était saoul et déprimé en raison de son mariage raté. Selon les policiers, Gatti s'est pendu à l'aide d'une courroie d'un sac à main appartenant à sa femme, qu'il aurait accrochée à la rampe d'un escalier. Amanda Rodrigues et leur fils, Arturo fils, dormaient à l'étage.

Toutefois, la famille de l'ancien boxeur a toujours rejeté cette version des faits et fait exhumer le corps de Gatti pour faire procéder à une deuxième autopsie.

M. Ciolino a affirmé au journal américain que l'enquête au Brésil avait été menée de manière incompétente et que l'autopsie était «totalement incomplète».

«Ils ont eu recours à énormément de pratiques qui ne sont pas acceptables ailleurs dans le monde. C'était tout simplement inadéquat», a-t-il soutenu.

De son côté, Paul Lynch a affirmé qu'il voulait seulement savoir ce qu'il s'était passé au Brésil le soir où Arturo est décédé.

«Lorsque j'ai embauché Paul Ciolino et Joe Moura, je leur ai dit «tout ce que je veux c'est la vérité, que ce soit un meurtre ou un suicide, nous ne voulons que la vérité'. Dans le fond de mon coeur, je sais qu'il ne s'est pas enlevé la vie.»

M. Lynch a par ailleurs expliqué qu'il avait parlé à Gatti avant ce voyage au Brésil et qu'il ne lui avait pas donné l'impression d'être dépressif.

Par ailleurs, le décès du boxeur avait déclenché une longue bataille judiciaire sur sa succession.

Amanda Rodrigues réclamait cette dernière, estimée à près de 8 millions $. Mais sa demande a été contestée par la mère et le frère du boxeur.

Ces derniers mettaient en doute la légitimité du testament de Gatti, qui a été modifié seulement trois semaines avant son décès et qui léguait à Amanda Rodrigues tout son héritage.

La famille du boxeur souhaitait que ce soit le testament signé en 2007 par le boxeur qui soit considéré comme valide.