Finalement, peut-être que Jean Pascal et Bernard Hopkins se détestent vraiment dans la «vraie» vie.

Les deux boxeurs, qui doivent s'affronter une deuxième fois le 21 mai, cette fois dans le ring du Centre Bell, ont fait grimper le thermomètre de la haine un peu plus haut, hier matin au domicile du Canadien, lors d'une conférence de presse plutôt spectaculaire.

Pascal, le champion des mi-lourds (175 livres) du WBC, a surpris un peu tout le monde - incluant Hopkins! - en insistant pour que lui et son rival subissent des tests sanguins en marge du combat.

Pascal a expliqué que des fans lui avaient laissé entendre que le boxeur américain carbure peut-être à autre chose que du Gatorade.

«Es-tu prêt à subir des tests, Bernard? Es-tu prêt?», a répété sans cesse le boxeur québécois au micro, alors que c'était de plus en plus le désordre sur la petite scène. Piqué au vif, Hopkins a ensuite tenté de s'en prendre à Pascal. Une bousculade a éclaté et les deux hommes ont dû être séparés. Le calme est revenu au bout de quelques longues minutes.

Croisé dans les couloirs du Centre Bell par la suite, Hopkins n'était pas d'humeur à plaisanter.

«Nous sommes ici pour parler du combat, et tout ce qu'il trouve à faire, c'est ça, a laissé tomber le boxeur de 46 ans. Ça manque de classe et c'est faible. Faire des accusations comme ça... C'est la première fois de toute ma carrière qu'on m'accuse de dopage.»

De toute évidence, Jean Pascal cherchait avant tout à gagner ce premier round de la guerre psychologique en vue de la bagarre du 21 mai. Rappelons ici que Pascal n'a jamais insisté pour faire inclure un test sanguin dans le contrat qu'il a signé avec Hopkins en vue du combat revanche de mai.

Hopkins n'est donc pas obligé d'accepter sa demande à ce sujet et tout indique par ailleurs qu'il ne le fera pas.

«La présentation de ce combat n'est pas compromise, parce que les contrats sont déjà signés, a confirmé le promoteur Yvon Michel. Ce que Jean voulait, c'était de sensibiliser le monde de la boxe à l'importance des tests sanguins; les tests actuels sont un peu dépassés, et il faudrait peut-être revoir ça. C'était une bonne façon de sensibiliser les organismes du monde de la boxe à cette cause.»

Provoquer Hopkins

Du même souffle, Yvon Michel a reconnu que son protégé cherchait avant tout à provoquer Hopkins avec cette histoire de tests sanguins. Pascal a même lié Hopkins et son équipe à Shane Mosley, boxeur associé au scandale BALCO. «Jean a trouvé un bon filon», a ajouté Yvon Michel, sourire en coin.

Jean Pascal, lui, a répété qu'il ne cherchait pas à accuser son adversaire. «J'accuse personne de rien. Les fans m'ont demandé, suite à notre combat à Québec le 18 décembre, si Hopkins était dopé, et j'ai répondu non. Moi, je lui ai juste posé la question. Je lui demande de passer un test sanguin et il refuse... est-ce qu'il y a anguille sous roche?»

Du reste, Hopkins a tenu à dire qu'il avait insisté pour que cette deuxième bagarre ait lieu à Montréal et non à Québec. «Ce combat aurait pu avoir lieu n'importe où, à Las Vegas ou à Los Angeles, mais je voulais venir à Montréal pour lui botter le cul dans sa propre cour», a expliqué le boxeur de Philadelphie.

La suite le 21 mai...