La pression, il ne s'en préoccupe pas. Bernard Hopkins est arrivé mardi soir à Québec avec l'intention ferme d'écrire une nouvelle page d'histoire de la boxe mondiale.

«Non seulement il y a des titres en jeu, mais c'est l'histoire qui se joue, du moins à mon sens. En soit, ça vaut le coût de pousser la machine au maximum», a lancé «The Executionner», de fort bel humeur, à sa descente d'avion à l'aéroport de la Vieille Capitale.

Hopkins (51-5-1, 32 K.-O.) va tenter samedi au Colisée Pepsi de Québec de ravir à Jean Pascal (26-1-0, 16 K.-O.) les ceintures mondiales des mi-lourds de la WBC et de l'IBO.

En réalisant cela, il deviendrait, de quelques jours, le plus vieux boxeur à décrocher un titre majeur.

À un mois de son 46e anniversaire, Be-Hop veut battre le record détenu par «Big» George Forman, qui avait remporté en 1994 les titres IBF et WBA chez les lourds, à 45 ans bien sonnés, à la suite de sa victoire contre Michael Moorer.

«Combien de fois un boxeur peut espérer se retrouver dans pareille situation, peu importe la division?», a dit Hopkins, insistant sur son haut niveau de motivation en prévision du combat.

Néanmoins, «The Executionner» a soutenu ne rien prendre pour acquis contre Pascal.

«À ce niveau, il n'y a pas de lendemain, pas de deuxième chance. Peut-être qu'à la boxe locale on peut se faire humilier ici et là, mais moi, je suis trop fier pour ça. À ce niveau, c'est comme une équipe qui atteint le Super Bowl. Rien n'assure qu'elle sera de nouveau en finale l'année suivante», a illustré l'athlète américain.

Quant à la pression qu'il aura à subir de la part des 16 000 fans rassemblés samedi au domicile des défunts Nordiques, Hopkins s'en moque.

Il en faut plus pour impressionner un homme qui a grandi dans les quartiers sombres de Philadelphie, qui a passé une partie de sa jeunesse en prison et qui a vaincu de grosses pointures comme Oscar De La Hoya, Felix Trinidad et Roy Jones Jr.

«Je ne vis pas ici, comment pensez-vous que la pression puisse être sur moi? Ça n'a aucun sens! Il y aura 16 000 personnes dans la salle qui voudront que ce gars-là me botte les fesses. Je débarque à Québec et il y a 16 000 personnes, plus une couple de chiens du voisinage, qui seront contre moi. Qu'est-ce j'ai à perdre?», a-t-il analysé.

«Tout ce que je peux faire, c'est de me rentrer le menton, frapper, me défendre et sacrer mon camp», a-t-il ajouté, affirmant avoir appris au fil des ans à tourner à son avantage l'exubérance d'une foule hostile.

Fort respectueux dans ses commentaires, Be-Hop s'est néanmoins permis une petite flèche à l'endroit de Jean Pascal, qui a prédit plus tôt cette semaine que l'homme le plus intelligent des deux remportera l'affrontement samedi soir.

«Il a dit que le vainqueur serait le plus intelligent? Il a raison. Je suis intelligent. Et il est idiot», a-t-il dit d'un ton narquois.

«Je suis un dur, mais aussi intelligent», a poursuivi la légende de la boxe avant de prendre congé des journalistes et se diriger vers sa limousine.