Le Philippin Manny Pacquiao, considéré comme le meilleur boxeur de la planète toutes catégories confondues, compte gagner un 7e titre mondial dans une 7e catégorie de poids différentes samedi à Las Vegas face au Portoricain Miguel Cotto, champion WBO des welters.

Dans le célèbre casino MGM Grand, l'idole du peuple philippin, âgée de 30 ans, compte décrocher la victoire qui lui permettra de prendre enfin rendez-vous avec l'Américain Floyd Mayweather Jr, dans un combat très attendu et pour lequel l'Américain semble tout spécialement sorti de sa retraite.

Doucement mais sûrement, «Pacman» se construit une légende. En un an, il a ainsi envoyé l'Américain Oscar De La Hoya (décembre 2008) et le Britannique Ricky Hatton (mai 2009) à la retraite avec des succès par KO propres et nets.

Déjà sacré champion du monde chez les mouche (48,9-50,8 kg), super-coq, plume, super-plume, légers et super-légers, Pacquiao n'a toutefois remporté que quatre de ses six titres mondiaux dans le cadre restreint des principales organisations mondiales (WBA, WBC, IBF, WBO), contrairement à de la Hoya, seul pugiliste de l'histoire à compter six titres majeurs dans six catégories.

Il compte en effet un titre IBO chez les super-légers (contre Hatton) et un titre «WBC international» chez les plume (contre le Mexicain Marco Barrera en 2003). Ce qui fait que certains experts n'accordent qu'une valeur relative à cette quête d'un 7e titre mondial dans une 7e catégorie de poids.

Dès le premier coup de gong

Ces mêmes experts s'accordent toutefois sur le titre honorifique de meilleur du monde toutes catégories confondues («pound for pound»). Car malgré ses allers et venues dans différentes catégories, Pacquiao (49 victoires, dont 37 avant la limite, 3 défaites, 2 nuls) est toujours parvenu à préserver sa vitesse d'exécution, chose que peu de boxeurs ont su faire.

A un niveau de poids qu'il considère comme son maximum (welters: 63,5-66,6 kg), le Philippin - distingué ce mois-ci par la couverture de l'édition asiatique du célèbre magazine Time - «se sent plus fort que jamais».

«Mes coups sont plus puissants, ma vitesse est intacte, prévient celui qui n'a plus perdu un combat depuis 2005. On me dit de me méfier des attaques au corps de Cotto mais c'est lui qui devrait se méfier des miennes.»

Son entraîneur Freddie Roach a prévenu que Pacquiao allait attaquer dès le premier coup de gong. «Dès le premier round, Pacquiao va montrer qui est le patron car nous ne voulons pas que Cotto prenne confiance, a-t-il dit. Je ne crois pas que ça se finira sur un KO mais on leur fera jeter l'éponge.»

Cotto, 29 ans, (34 victoires, dont 27 avant la limite, 1 défaite), qui a toujours détenu un titre mondial depuis 5 ans, veut lui prouver qu'il n'est pas fini après sa défaite surprise par KO contre le Mexicain Antonio Margarito en juillet 2008. Le Portoricain a repris confiance un an plus tard avec un succès sur le Ghanéen Joshua Clottey mais seul un succès de prestige contre Pacquiao le remettrait en selle.

Sa supériorité en force pure pourrait l'avantager si jamais le Philippin ne se montrait pas aussi véloce qu'à l'habitude.